♥♥♥ – 26/5/2020
l’amour au temps du Corona / déconfinement time, hi ha !
traduction: lorsque quelqu’un veut vous déclencher en vous insultant ou en faisant ou disant quelque chose qui vous irrite, prenez une grande respiration et mettez votre «ego à off»… rappelez-vous: si vous facilement offensé(e), vous êtes facilement manipulable…
cette chronique se veut un petit jeu-exercice intellectuel et expérientiel un brin philosophique pour tenter d’intégrer avec une relative harmonie les deux pôles catalysés par cette pandémie – ce qui du moins me semble être le cas depuis quelque temps…
petit exercice pour tenter d’embrasser différents points de vue… à distance…
avec d’un côté, notre besoin de sécurité…
de l’autre, celui de liberté…
comme vous possiblement, et comme plusieurs autres probablement, et même très certainement, on peut s’entendre, cette situation s’avère auto-réfléchissante… si on veut regarder des deux bords…
car si on ne fait que tenter de percer le mystère de la Caramilk out there, en faisant nos propres recherches (quelle drôle d’expression quand on pêche notre information à 100 % sur des réseaux qui sont tout sauf neutres), on risque de se perdre…
en effet, la situation extérieure actuelle nous reflète de multiples et surprenants aspects de nous-même, et de certain(e)s de nos ami(e)s et membres de notre famille, comme rarement auparavant… jamais du moins à cette échelle et à cette ampleur…
car quand nous sommes-nous, tous et toutes ici présents sur terre right now, déjà retrouvé(e)s, et de surcroit à l’échelle planétaire, en une telle crise existentielle commune? gros party de famille rock n roll…
tant de choses et de personnes sont brassées et bouleversées en ce moment, out there, mais aussi même chose en nous-même… chacun(e) de nous viré(e)s cul par dessus tête…
confronté(e)s à de nouvelles habitudes sociales – certaines plus contraignantes que d’autres – qui pèsent sur plusieurs de nos boutons internes, notamment en brimant notre liberté individuelle de multiples façons…
une grande dualité sociale très marquée semble émerger de plus en plus au cours des dernières années, ce qui s’accentue actuellement… le monde se scinde en deux… et bien plus bien sûr… mais deux grands axes principaux émerge on dirait bien…
dans un coin du ring, la part de soi qui veut jouer safe et se protéger, soi et les siens, et faire ce que doit – selon qui ? mais autre – et bonne – question… la partie matérielle incarnée dans le corps… la médecine et la science… et les big pharmas of course qui sous-tendent en partie le reste… si lucratif marché… attachement au corps et peur de mourir… le rationnel, la tête…
et dans l’autre coin, la part de notre être qui, fondamentalement, tend vers la liberté, l’élévation, l’expansion… l’âme vaporeuse, la spiritualité, l’appel vers le haut… détachement du corps, la présence de l’entre vies… la religion ou la spiritualité… l’émotionnel, le coeur et l’instinct… de même que la liberté économique et d’action…
grosso modo…
comme l’impression que ces deux axes se retrouvent autant dans la société qu’en chacun(e)s de nous, à variabilité relative… d’où une certaine tension, friction, ébullition même… interne comme externe… et les deux bouts de l’arc-en-ciel sont exacerbés en ce moment… chacun(e) son équilibre propre et respectif… et tout fluctue, tout change…
et entre les deux, notre âme danse, valse, swing et rock n roll… et balance… par ci par là…
voici deux textes qui ont croisé mon chemin en même temps… et c’est cette rencontre qui a initié ce ptit bout de réflexion partagée…
alors si le coeur vous en dit, je vous invite à lire – prenez le temps – ces deux textes qui me semblent refléter deux angles de vue sur la chose…
Version Sécurité
Disons que vous vous êtes réveillé avec une toux terrible, de la fièvre et de graves douleurs corporelles. Immédiatement, vous vous précipitez chez le médecin et malheureusement, vous êtes diagnostiqué avec COVID-19. Au cours des deux dernières semaines, vous ne saviez pas que vous étiez infecté et vous avez ignoré « les règles ». Vous vous êtes réunis avec des amis proches pour la pizza, avez eu quelques personnes, même visité un parc et une plage. Vous vous êtes dit: « Je ne me sens pas malade. J’ai le droit de continuer à vivre ma vie normale. Personne ne peut me dire quoi faire. »
Avec votre diagnostic, vous passez les prochains jours à la maison sur le canapé, vous sentant plutôt nul. mais alors vous allez bien à nouveau parce que vous êtes jeune, en bonne santé et fort. Quel chanceux êtes-vous. Mais votre meilleure amie vous l’a attrapé lors d’une visite chez vous, et parce qu’elle ne savait pas qu’elle était contagieuse, elle a rendu visite à son grand-père de 82 ans, qui utilise quotidiennement des réservoirs d’oxygène pour l’aider à respirer car il souffre de MPOC et insuffisance cardiaque. Maintenant, il est mort.
Votre collègue, qui souffre d’asthme, l’a également attrapé lors de votre petite soirée pizza. Maintenant, il est dans l’USI, et il l’a également transmis à quelques autres membres de sa famille – mais ils ne le sauront pas encore avant quelques semaines.
Le caissier du restaurant où vous avez pris la pizza a ramené l’infection à la maison de sa femme, qui souffre de SEP, ce qui la rend immunodéprimée. Elle n’est pas aussi chanceuse que vous, elle est donc admise à l’hôpital parce qu’elle a du mal à respirer. Il se peut qu’elle doive être placée dans un coma médicalement induit et intubée; elle ne pourra peut-être pas dire au revoir à ses proches. Elle peut mourir entourée de machines, sans famille à son chevet.
Tout cela parce que vous ne pouviez pas supporter les inconvénients d’un masque; de rester à la maison; de changer vos routines familières pendant un petit moment. Parce que vous avez le droit, avant tout autre droit, de continuer à vivre votre vie normale et personne, je veux dire personne, n’a le droit de vous dire quoi faire.
#SocialDistancing = Il ne s’agit pas de VOUS!
#WearAMask = Il ne s’agit pas de VOUS!
#StayHome = Il ne s’agit pas de VOUS!
#GetTested = Il ne s’agit pas de VOUS!
Écrit par Anonymous. Copié d’un ami et partagé. Veuillez faire de même.
Version Liberté
source originale: https://www.liberation.fr/debats/2020/05/04/cesser-d-exister-pour-rester-en-vie_1787284?fbclid=IwAR2_lFgOl57vjOU7e_hpxNZXcKvtaFmtOGORY-nzWYc8oKAu9ofssH9b0Ek
Pour le philosophe Abdennour Bidar, en voulant sauver la vie, nous l’avons dans le même temps coupée de tous les liens qui la nourrissent, vidée de toutes les significations qui la font grandir.
Tribune. Interdiction de visiter les malades à l’hôpital, interdiction de visiter les personnes âgées en Ehpad, interdiction au conjoint d’assister à l’accouchement dans certaines maternités, interdiction de se rassembler à plus de quinze personnes pour les enterrements, et tout cela ajouté à l’interdiction de sortir de chez soi pour un motif autre que celui de subvenir à ses besoins vitaux. Sommes-nous donc devenus fous ? Comment avons-nous pu tomber si bas ? Comment en est-on arrivé à bafouer à ce point de radicalité les droits et devoirs les plus sacrés, autant que les droits humains les plus fondamentaux et les plus élémentaires de la démocratie ? Il ne s’agit même pas, en posant ces questions, d’accuser le politique ou tel gouvernement. C’est à nos sociétés post-modernes que ces interrogations sont adressées : qu’est-ce qui a dégénéré à ce point, dans nos cultures, nos institutions, nos mentalités, pour que, dans la situation imposée par le coronavirus, nous nous retrouvions ainsi à apporter les pires réponses possibles ?
Au fin fond de la caverne de Platon
Comme le disait Shakespeare, «il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark». Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond du tout dans le système général de la civilisation humaine moderne, et qui doit nous inquiéter bien plus que tout le reste, pour que nous nous trompions de la sorte sur le fondamental : le sacré, la dignité humaine, la liberté. J’admets que l’erreur soit humaine et que le «sens du juste» soit relatif. Mais quand on commence à faire des erreurs, non que dis-je, des fautes systématiques sur ce qui touche à ce fondamental, quel doute reste-t-il ? N’a-t-on pas atteint collectivement un degré d’égarement absolument effarant ? Le fin fond de la caverne de Platon. Ou l’enfer, non pas au sens religieux du terme mais au sens d’un tel état d’inhumanité, de barbarie, de bêtise, qu’il nous condamne à aller vers le pire à cause de la gravité de nos propres errements.
Les beaux esprits me disent «qu’auriez-vous fait d’autre ?» N’était-il pas indispensable de prendre toutes ces mesures certes inhumaines et liberticides ? N’est-on pas aujourd’hui dans ce type de situation historique extrême que les hommes ont toujours redouté parce qu’on n’y a plus le choix qu’entre un mal et un autre mal ?
J’entends tout cela. Mais avons-nous bien mesuré la signification des choix que nous avons faits ? L’interdiction de rendre visite aux malades : de l’aveu même de médecins, cet isolement absolu imposé aux souffrants, dans cet univers si froid et entièrement machinique de l’hôpital, sans aucun soutien ni réconfort ni présence des proches, a fait dans bien des situations des dégâts terribles qui se sont ajoutés à l’agression du virus.
L’interdiction de rendre visite aux personnes âgées : là encore, combien de témoignages font état d’une situation d’isolement fatal, pour des personnes extrêmement vulnérables qui, privées de tout lien physique avec leur famille, se sont tout simplement laissées mourir. L’interdiction de rassembler l’ensemble de la famille et des amis pour les enterrements : voilà donc que non seulement on ne peut plus vivre ensemble pendant le confinement mais qu’on ne peut plus le faire décemment dans l’accompagnement du défunt. Et, pour poursuivre sur le funèbre, le cimetière de la démocratie, paix à son âme, avec l’interdiction de circuler librement – et ce spectre, dans un futur proche, d’un traçage des citoyens.
Protéger «la vie nue»
Oui il fallait protéger la «vie nue» dont parle Giorgio Agamben. Oui il y a d’admirables héros du quotidien qui ont pris soin de cette vie nue, et l’ont sauvée parfois. Mais comme il nous en a averti, et Michel Foucault avec lui, on ne peut pas, sous peine de renier notre humanité, choisir la préservation de cette vie nue «toute seule», de cette vie biologique au détriment de ce qui en fait une existence humaine en lui donnant son sens, son prix, sa grandeur : partager ses moments décisifs, naissance, maladie, vieillissement, mort ; respecter tout ce que j’ai appelé le sacré, la dignité, la liberté. C’est cet équilibre dans les valeurs que nous avons manifestement perdu, dont nous avons été manifestement incapables. Nous avons voulu sauver la vie mais nous l’avons, à l’inverse, coupée de tous les liens qui la nourrissent, vidée de toutes les significations qui la font grandir. Cesser d’exister pour rester en vie ? Cette contradiction est accablante.
Aurons-nous la lucidité, l’humilité, la sagesse de l’admettre ? De reconnaître que nous ne sommes plus à l’échelle mondiale qu’une civilisation de bas niveau éthique, humain, spirituel ? On pourra continuer à le nier, à se raconter des histoires, à faire de beaux discours. Cependant le verdict est là : cette épreuve de vérité qui nous est infligée, nous n’avons pas su en relever le défi à hauteur d’homme. Nous n’avons pas su, en effet, faire exister l’harmonie entre la vie et le sacré, le vital et l’humain, la sécurité et la liberté. Nous avons maximisé le vital et méprisé le sacré, alors que l’être humain est pleinement humain quand en lui le corps et l’esprit sont considérés à égalité de droits. Nous avons maximisé la sécurité en écrasant la liberté, alors que l’être humain est pleinement humain quand sa société politique lui garantit autant l’une que l’autre.
Une absurde prison
Par conséquent, je veux bien croire que chacun a fait de son mieux, et que tout a été fait «pour le bien commun». Mais j’observe alors que, quand les hommes sont égarés comme nous le sommes, les meilleures intentions se retournent contre eux. En l’occurrence, avec toute notre intelligence, notre science, nos technologies, etc. nous avons réagi à la crise de façon tellement déshumanisée et déshumanisante, tellement irrationnelle derrière les apparences de la plus grande rationalité, que cela signe sans appel la fausseté parfaite de notre vision du monde, de notre mode de pensée, du sens que nous avons, ou prétendons avoir, de notre humanité même.
Nous avons pourtant tous lu 1984 de George Orwell ou le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley… déjà ces auteurs que nous admirons – de façon visiblement aveugle – décrivaient exactement ce monde de l’avenir dont les maîtres et les masses pensent qu’ils en font chaque jour un peu plus un paradis, alors qu’il devient lentement mais sûrement une absurde prison. Je ressens la même chose actuellement en entendant les uns et les autres répercuter en boucle, appliqué à notre situation, tout le vocabulaire «idéal» : protection, sécurité, santé publique, responsabilité, solidarité, intérêt général. Mais comment retrouver dorénavant la moindre confiance en toute cette rhétorique, et, au-delà des mots, une confiance en nous-mêmes, en ce que nous sommes, en ce qui fonde notre existence personnelle et collective, en notre trajet de civilisation, alors que nous avons failli à ce point ? Comment nous relever désormais de cette faillite… que d’aucuns ne manqueront pas demain de célébrer, pour le vendre à leur profit, comme «une grande victoire de l’humanité unie» contre le mal d’un maudit virus ?
De un, la « quote » aura tombée dans le mille pour l’impulsif émotif que je suis.
De deux, j’ai partagé les deux textes offerts à deux collègues;
les réactions sont diverses, alors que je penche vers l’un,
plus focus et moins culpabilisant car tout simplement éhonté.
Un collègue préfère l’histoire la plus cruelle avec ces hasards de la vie
pour écrire la mort, l’insouciance et l’égoisme.
Une belle histoire car je « sais » que la vérité dépasse la fiction.
Pas besoin d’un rapport de l’armée, comme si on l’avait demandé.
On le savait et on fesait ce qu’on voulait à propos des CHLSD;
quasiment rien, le moins possible, coupures après coupures.
Ça c’est l’aspect sur papier le plus percutant
et il n’y aura pas de receuil de poèmes des soldats
pour témoigner de l’éveil de leur intelligence du coeur
à aller au combat contre l’ennemi invisible très présent.
Moi je préfère la liberté. Si je porte un masque qui n’est pas N95,
c’est juste pour prendre part à un message collectif,
et faire de mon temps. Le meme porte un masque et sur les photos
et chez les chevronnés des pandémies et de la pollution de l’air;
les zaziatiques, aussi.
C’est la distanciation sociale qui prime avec les asymptomatiques
et les contaminés ignares de leurs premiers signes.
C’est trop tôt pour crier victoire même s’il fait chaud et beau.
Mais la rencontre de ces deux textes ne m’aura pas fait
ni chaud ni froid.
Matière à réflexion.
(Nice mind-fucking)
Choubidou wow…