Archives pour la catégorie les chroniques des pas perdus

fantôme et poussière d’étoiles

944472_534622156573812_1737737786_schronique cinquante-septième / 4-11-13

traduction : tu es un fantôme qui se déplace dans un squelette enrobé de viande et fabriqué avec de la poussière d’étoile, alors de quoi as-tu peur ?

punchée cette citation non ?

pour les végétarien(ne)s, un peu dur à avaler mais c’est ça qui est ça… l’humain est fait de viande, qu’on aime ça ou pas… si vous avez l’épiderme sensible, vous pouvez toujours remplacer la viande par du tofu mais pas du mou, du dur, parce que le mou se tient mal… mais l’âge nous rattrape tous et tofu mou nous deviendrons…

tous et toutes des fantômes vous et moi mes ami(e)s, des âmes infinies et vaporeuses habitant temporairement un corps plus ou moins grand, plus ou moins gros, plus ou moins beau… quoi que la beauté se porterait de l’intérieur parait-il… des âmes incarnées dans des véhicules body humains… humain(e)s con carne

mais si la viande et les squelettes nous divisent, la poussière d’étoile, elle, s’applique à tous et toutes, à chacun(e) de nous… squellettes et viandes séparés, tous différent(e)s, mais venant tous et toutes des mêmes étoiles… tous et toutes frères et soeurs dans la poussière… tous et toutes le coeur dans les étoiles…

quelle belle idée que celle-ci qui veut que nous soyons créé(e)s à partir de la poussière d’étoiles… et ça se tient puisque nous venons tous et toutes de là-bas, ce mystérieux ici un peu d’ailleurs que l’on ne voit ni ne sent, que l’on perçoit tout au plus, mais qui contient tout, nous tous et toutes inclus… même si on le voulait, on ne pourrait s’en extraire… ce grand tout que l’on pourrait bien appeler Dieu s’il nous fallait absolument l’appeler quelque chose… mais comme il ne répond pas, du moins pas de la façon habituelle, on n’a pas besoin de l’appeler…

en ce sens on dit que la prière consiste à parler à Dieu tandis que la méditation consiste à l’écouter… peu importe la façon, on s’adresse à de la poussière… poussière poussière, tu es poussière et tu redeviendras poussière… alors si nous sommes poussières, la mort du corps est un grand aspirateur central qui nous ramènera directement à la source… blowjob divine… Dieu fait son grand ménage en temps et lieu…

petite chronique dédiée à mes quelques amis qui sont parti(s) au Brésil vivre une aventure pas banale cette semaine… je suis avec vous en corps, en esprit et en toute poussière… vous ne reviendrez pas les mêmes… encore… jamais… toujours… bom gia…

stop

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traduction: pendant une minute, ne lisez pas, ne parlez pas, ne prenez pas de photos, ne faites que regarder et voyez

OK stop… chronique arrêt total… tic tic tic… 60 59 58 57 56 55 54 53 52 51 50 49 48 47 46 45 44 43 42 41 40 39 38 37 36 35 34 33 32 31 30 29 28 27 26 25 24 23 22 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0…

vous l’avez fait ?  vraiment ? non je ne vous crois pas… je suis pas mal certain que vous n’avez pas arrêté pendant une minute complète… pas facile hein ? pour moi non plus vous savez…

car on est toujours à faire quelque chose, à penser, à lire, regarder, surfer… à chercher en dehors de soi… on est pas mal spaced out non ? on respire souvent sans même s’en rendre compte, on est dans la lune, rarement totalement présent(e) à ce que l’on fait, sent, ressent, à ce qui vit en nous, autant physiquement, mentalement qu’émotivement…

OK parle pour toi le chroniqueur… OK alors, je parle pour moi… et pour vous… car comme moi et vous on est assez semblables, et rien en même temps, moi c’est vous, et vous c’est moi… et nous, ce n’est ni moi ni vous… en fait, vous et moi on existerait même pas vraiment… nous sommes une illusion vous et moi…

les sages nous disent que l’on n’est pas vraiment séparés du grand tout, que nous sommes un océan qui se prend pour une goutte… grand grand l’océan quand même… un peu épeurant ça non ? ne plus être un petit moi pour devenir un grand tout…

994517_673047109375393_1387461557_ntraduction : cette conscience ou cet esprit impersonnel, universel, est notre nature profonde… notre seule nature, tout, absolument tout ce que nous sommes est complètement dépourvu de cet état de soi

ce message de monsieur Wei Wu Wei est transcendant… en fait il dit que nous ne sommes même pas nous-mêmes, même pas soi… je ne suis pas moi… si je ne suis pas moi, qui suis-je ? si je ne suis pas moi, alors je suis tout, le grand tout… alors si je suis tout, je suis autant vous que moi, je suis aussi vous et moi, et vous êtes autant moi que vous… si je suis cette logique, je suis tout, vous êtes tout et nous ne sommes rien… vous me suivez ? moi je ne me suis plus en tous cas…

quand même tout une quête que celle de disparaître, de se connaître tellement que l’on réalise qu’on est plus rien… grosse job que celle de chercher à transcender l’égo, que celle d’aller au-delà de sa propre frontière qui nous sépare de notre nature profonde… la chenille doit mourir pour que le papillon puisse naître… et pour le moment, nous sommes cette chenille…

et ce n’est pas avec le mental, avec la tête que l’on peut atteindre ça, cette grandiosité, pas simple de saisir l’immensité du grand tout… mais avec quoi donc si pas avec la tête ? avec le coeur ? mais encore… avec l’esprit, l’âme, le soi que l’on atteint le grand tout…

youhou ? t’es où grand esprit ?

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« The self must cease through awareness of its own limitation, the falseness of its own existence.

However deep, wide, and extensive it may become, the self is always limited, and until it is abandoned, the mind can never be free.

The mere perception of that fact is the ending of the self, and only then is it possible for that which is the real to come into being. »

– Krishanmurti : Choiceless Awareness

souffrir en beauté et s’ouvrir à la beauté

1385898_543463745742028_837933048_nchronique cinquante-sixième / 30-10-13

traduction : quand vous apprenez comment souffrir, vous souffrez bien moins…
– Thich Nhat Hanh

et quand on sait comment souffrir, est-ce qu’on souffre bien et moins ?

le thème de la souffrance n’est pas trop sexy, mais quand même, objet de chronique ce matin… chronique souffrance, souffrance chronique… quand j’ai croisé cette citation sur le «comment souffrir», elle m’a tout de suite interpellé, intrigué… savoir comment souffrir ? mais que voulez-vous bien dire monsieur Hanh ?

car l’une des choses que l’on recherche le moins dans la vie, en fait l’une des choses que l’on cherche à éviter à tout prix, c’est bien la souffrance… et ici on parle de toute souffrance, autant physique que morale, émotive, affective, spirituelle…

mais il semble que la souffrance, aussi répugnante et repoussante soit-elle, soit aussi porteuse de beauté, de croissance, d’apprentissage… mais l’expression «il faut souffrir pour être belle» résonne encore dans nos pieuses oreilles catholiques… alors ne nous parlez plus de souffrir pour l’amour du saint ciel, nous diraient nos ainé(e)s qui ont souffert de tant d’apologie de la souffrance…

mais cause toujours mon lapin dit le chroniqueur, qui cause néanmoins souffrance ce matin… car la souffrance s’est présentée à lui via cette citation/photo ci-haut et par la citation ci-bas… alors réflexion autour de cette souffrance qui peut devenir moteur de changement, cette souffrance qui peut ultimement devenir beauté…

évidemment, probablement pas absolument nécessaire la souffrance… on ne courra pas après tout de même… tout de même, certains masochistes le font… la souffrance en allume certain(e)s 😉

mais quand elle se présente dans notre vie, que faire avec la souffrance ? la refouler, la taire, la laisser tiédir d’elle-même et éventuellement disparaître… mais disparaît-elle seulement ? ou ne fait-elle pas que se cacher en nous pour resurgir dès qu’une situation actuelle la rappelle à nous ?

alors n’est-il pas plutôt nécessaire de suivre cette souffrance quand elle se présente, pour la suivre, l’investiguer, remonter à la source, ouvrir la filière pour voir et sentir où résonne cette souffrance en nous… que veut-elle nous dire… que veut-elle libérer…

car il y a souffrance actuelle, live, en direct, et souffrance passée, douleur antérieure qui peut être réveillée par des situations présentes… bien souffrir, savoir comment souffrir, définitivement, quelles expressions mystérieuses…

la souffrance est liée implicitement au corps, et à l’âme qui habite ce corps… alors tant qu’on est incarné(e), la souffrance nous guette, particulièrement en fin de vie… la plus grande crainte de plusieurs d’entre nous…

alors apprécions la vie pendant qu’elle coule doucement, pendant qu’elle se la coule douce sur notre dos… mais si et quand la souffrance émerge et se pointe le bout du nez, qu’elle devienne chemin de croissance, que la souffrance se dévoile comme miroir de notre âme, que la souffrance se transforme voie royale vers la beauté…

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en prime, un texte de John O’Donohue sur la transformation de la souffrance…

Au sujet de la transformation des blessures en beauté…

la beauté qui émerge des blessures antérieures est une beauté teintée d’émotion, une beauté différente de celles des paysages et des formes parfaites mais froides… cette beauté qui a tracé son chemin à travers la douleur jusqu’à ce que les mots ou la musique émergent pour équilibrer l’appel de la faim et du désespoir…

mais toute souffrance ne trouve pas forcément son chemin jusqu’à la beauté… la plupart des souffrances restent cachées, perdues dans le silence… en effet, au sein de chaque vie humaine subsistent certaines plaies qui continuent de vivre secrètement, malgré de multiples tentatives de guérison… mais lorsque des cicatrices peuvent être transformées en beauté, une superbe transmutation se produit…

texte original anglais :

On refining woundedness into beauty

« The beauty that emerges from woundedness is a beauty infused with feeling; a beauty different from the beauty of landscape and the cold perfect form. This is a beauty that has suffered its way through the ache of desolation until the words or music emerged to equal the hunger and desperation at its heart. It must also be said that not all woundedness succeeds in finding its way through to beauty of form. Most woundedness remains hidden, lost inside forgotten silence. Indeed, in every life there is some wound that continues to weep secretly, even after years of attempted healing. Where woundedness can be refined into beauty a wonderful transfiguration takes place. »

chuttt & notes & rock n roll

1377971_10151958760067069_21634273_nchronique cinquante-cinquième / 28-10-13

After silence, that which comes nearest to expressing the inexpressible is music.
– Aldous Huxley

for sure cher monsieur Aldous, après le silence, la musique est ce qui arrive le mieux à exprimer l’inexprimable… entendez-vous ?

et oui aussi cher Osho, on laissera le monde plus beau à notre départ qu’à notre arrivée… avec toute cette musique…

le chroniqueur est un peu brassé ces temps-ci… par différents «dossiers»…

alors il s’enferme et se la ferme et il chante et joue… du silence et de la musique… après avoir pas mal maîtrisé la Cura depuis quelques années (une série de 50 quelques chants), je suis en train d’apprendre un ensemble de 129 pièces, l’hinario complet de Mestre Irineu, le fondateur du mouvement Santo Daime… (voir lien ci-bas si ça vous intéresse d’entendre les chants originaux)… ça occupe son homme ça madame, et son mental, et son coeur… alléluia…

chanter et jouer des chants sacrés, en portuguais de surcroît, c’est prier en s’amusant, c’est crier son amour à Dieu, à la vie, c’est redevenir son de Dieu, son of God… on appelle l’amour, la clarté, la lumière… eu devo amar aquela la luz… oui, je dois – et veux – aimer cette lumière… 😉

car la musique adoucit non seulement les moeurs mais aussi les coeurs, ptits et gros, durs et mous, flambants neufs ou usagés et puckés… en fait ultimement, la musique permet de cultiver et de retrouver le silence… car au-delà des notes et des paroles, il y a le silence, le vide, le grand Om ultime ça madame…

en fait, que l’on écoute et que l’on goûte, ou que l’on gratte et qu’on flatte et pianote et tapote, la tête s’apaise et le coeur se sustente… l’âme retourne à la maison… au son du diapason…

quand les émotions prennent le contrôle de la maison et chavire la raison, la musique devient oraison, surtout en cette saison du grand retour en la maison… et la neige qui ajoute ses multiples grains de sel au concert des gris automnaux et des bleus au coeur…

oui définitivement, rien d’autre à faire quand le diable est pogné dans la cabane que de se les fermer – la bouche et les yeux – et d’ouvrir le coeur et les gammes, toutes portées aux quatre vents… à babord, toutes voiles et cordes dehors – vocales ou de nylon… et à tribord voix et harmoniques… on chavire le coeur par dessus bord… on laisse la flotte de notes s’exprimer… le silence et la musique, armes fatales pour larmes fatales, halales ou cashères… les larmes sont le signe ostentatoire du coeur qui chavire et qui soupire et qui désire…

alors dring dring les émotions, pow pow la raison, biding badang dans le salon… c’est la saison des concerts d’émotions… on valse à quatre temps, on rock de l’avant… on accorde son coeur sur le grand bonheur et on laisse l’harmonie revenir, guérir, assoupir… on laisse le son engourdir la raison qui n’a pas toujours raison… allez le choeur, ouvrons le coeur, et enwèye à maison le bonheur…

http://www.daime.org/site/pages/mestre/mes24set-PT.htm

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voir, entre/voir, rece/voir, perce/voir, aure/voir

1384233_10202277389765714_1622305520_nchronique cinquante-quatrième / 24-10-13

traduction : la vision consiste en l’art de voir l’invisible

voyez-vous ce que je veux dire ? on pourrait poser cette question à un(e) aveugle… ou la demander à haute voix à un(e) sourd(e)…

see what I mean ? pas grave, moi non plus… car je ne suis pas très visionnaire…

mais certaines personnes autour de moi sont chanceuses, elles ont souvent et facilement des visions… elles voient clair, elles voient facilement des choses que moi je ne vois pas… ni vous d’ailleurs peut-être… ah, vous voyez vous ? chanceux(ses)…

moi je ne vois pas, ou si peu, et pas encore tout à fait clairement en tous cas… mais oui je le veux, oui je veux voir ce qui n’existe pas… oui je veux voir ce qui a déjà existé, ce qui existera… je veux développer ma visionnarité, ma clairvoyance, mon oeil de lynx extraterrestre…

est-ce avec le troisième oeil qu’on voit ce qui est moins évident ? est-ce que troisième oeil qui nous permet de voir l’invisible ? d’entendre l’indicible ? de toucher l’intouchable ?

certains considèrent les visions comme des hallucinations, d’autres comme un don, un cadeau, une chance… j’imagine que les hôpitaux psychiatriques rassemblent plusieurs de ces visionnaires… car pour ceux et celles qui ne voient pas tout, ceux et celles qui le font dérangent…

alors hallucinations ou visions ? folie ou clairvoyance ? imagination ou don de Dieu ? Galilée la voyait pourtant ronde la terre lui quand tout le monde la pensait plate… et on connaît la suite…

le terme hallucination implique que la chose vue n’existe pas vraiment, du moins pas dans ce monde-ci… en chamanisme, on remplace parfois le terme hallucinogènes par celui d’enthéogènes, habituellement en parlant de substances qui génèrent des vues de l’esprit qui émanent de l’intérieur… enthéogène signifie «qui génère (gène) le divin (théo) en soi (en)»… plus ouvert qu’hallucinogènes, plus ouvrant sur ce qui est mais qui est autrement, plus subtilement, moins visiblement…

dieu – ou les dieux – est en moi, alors puis-je le voir ? mais pour cela il me faut fermer les deux yeux, deux yeux tournés, brouillés ou miroir 😉 – fermer ses yeux externes donc et ouvrir le troisième ptit quenoeil, puis attendre patiemment… que focus se fasse, que l’objectif se précise et que la lumière jaillisse…

la vision est un domaine complexe… dans lequel s’imposent des termes mitoyens comme entrevoir – voir entre les mondes, lire entre les lignes… recevoir – des images ou des visions, des intuitions ou des signaux instinctifs… percevoir, soit voir ce qui n’est pas évident à l’oeil nu, percer le flou avec le regard… tout un monde de voir divers, un monde de voir autrement, autre chose, voir ailleurs… un monde d’interprétation, un monde de perception subtil…

voir ce qui n’existe pas, voir ce qui existe mais autrement, différemment, bizarrement… utiliser son imagination pour voir autre chose dans ce qui se cache sous la surface… ah qu’il est complexe ce monde plein de vu et de su… ce que l’on voit est-il vraiment ce qui est ?

et vous, que voyez-vous ici ?

pieuvre

je vois dit l’aveugle…

au revoir, dans le noir…

les mains pleines

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beau non ? des petits et grands miracles que nous concocte cette grande dame nature… de toutes petites mains menues, fines, délicates… décidémment, la nature a les mains plein de pouces, pleines de nouvelles pousses…

lui aussi, plein de nature dans les mains le chroniqueur… pas que des mots vous savez, aussi de la vie verte qui lui passe entre les doigts… de grands et de petits arbres lui poussent aux paumiers… des paumes de main… pour faire de la tarte aux paumes… et on sait qu’une paume par jour garde le chroniqueur heureux pour toujours…

parlant pâmage, cet après-midi, lors d’une promenade dans ma forêt, celle qui git derrière la maison, je me pâmais encore sur cette beauté environnante… que de calme, de paix, de silence autour…

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comme si le temps s’arrêtait et disparaissait… même le temps nous file entre les mains quant on retourne à la nature…

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on l’oublie le temps qui ne passe même plus quand on s’évade dans la nature… non dans la nature il fond le temps, il glisse, il s’évade lui aussi… oui définitivement, le temps nous glisse entre les mains… le temps passe tellement vite qu’on ne le voit plus passer… plus besoin de passe-temps, il prend soin de ça lui-même…

alors lecteurs/trices, déjà finie cette courte chronique intemporelle et infinie sur le temps qui passe, ou pas, ce temps qui se prélasse, lentement ou vite… vite vite, le temps file, nous aussi et c’est encore le temps de se dire au revoir et à la prochaine chronique…

vraiment, chronique cette habitude de prendre ce temps ensemble au quotidien non ?

ce que l’on cherche nous cherche

1239591_732726786742809_1919588447_nchronique cinquante-deuxième / 22-10-13

on passe une bonne partie de son temps à chercher ce que l’on possède déjà… à travers toutes sortes de choses, de personnes ou d’activités, on cherche hors de soi ce qui est déjà là, en nous, tout juste derrière nous… pourtant ce que l’on cherche nous cherche aussi… là, tout juste derrière nous… le trésor se cache, le trésor nous cherche aussi… qu’à se retourner…

on cherche Dieu, le nirvana, l’extase, le samadhi, le satori, la source, ça, la vie, le high, l’unité, le grand tout, name it… on cherche plus grand que soi, on cherche le mieux, le plus, more more more… on passe sa vie à chercher… sans trouver… mais peut-être justement que le fun est de chercher et non pas de trouver… soyons chercheurs plutôt que trouveurs…

on cherche et on cherche sans cesse… pourtant, il paraît que l’on naît complet, que ce que l’on cherche, on l’a déjà en soi dès la naissance… pas besoin d’aller sur la lune, le secret est caché juste là, en nous… on possède déjà toutes et tous ce que l’on passe sa vie à chercher… pourtant, on continue à chercher… plutôt que de s’arrêter, de prendre le temps d’apprécier ce que l’on a déjà… peut-être que si on arrêtait de chercher, on trouverait… ou on se laisserait trouver…

alors prenons le temps de regarder derrière nous, l’objet recherché est peut-être déjà trouvé…juste là… non juste ici… non, là…

en Gaspésie, dans le temps, y avait une expression qui allait ainsi : tu cherches ton chien ? ça veut dire que la personne ne sait pas quoi faire, où aller, qu’elle est perdue, qu’elle erre ça et là… et bien son chien, on l’a retrouvé ! il est là, juste là…

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façàface

cage_by_parablevchronique cinquante-et-unième / 21-10-13

autre matin, autre chronique… et chaque chronique se révèle être un miroir… et chaque miroir révèle une autre petit bribe de vérité, de mensonges, de semi-dévoilement… tout ce qui est écrit, tout ce qui est dit comporte aussi une part qui ne l’est pas… chaque rayon de soleil apporte sa part d’ombre…

chaque chronique constitue un regard en soi, une levée d’une partie du voile qui cache la réalité, chaque chronique déracine un arbre qui cache la forêt… chaque chronique dégage un obstacle du chemin qui mène jusqu’au haut de la montagne… alors voici un autre ptit bout du casse-tête… un autre ptit coup de casse-gueule, un autre ptit motton d’ouvre-coeur…

car à chaque mot, à chaque phrase, à chaque trois petits points et puis s’en vont, le tapeur de mots se met les trippes sur le clavier, il envoie ses morceaux de vie dans le cyberspace, il s’ouvre la face et pile sur son orgeuil… pile ou face…

prenez ce matin par exemple…

rien à dire de particulièrement urgent ni particulièrement essentiel, ni à taper, mais il jase et tape quand même le tapageur de mots, le ravageur de maux… jase et tape jusqu’à ce doigts s,en souviennent, jase et tape pour que sens se fasse, jusqu’à ce que le brouillard du petit matin se lève et que le soleil brille ardemment sur la vie… encore aujourd’hui…

humbles mots que ceux-ci, comme toujours, mais comme jamais arrangés ensemble auparavant… quelques centaines de mots qui seront lus par quelques douzaines de paires d’yeux, les miens, les vôtres, soit par habitude, soit par hasard… humbles mots qui ne relaient rien d’autre qu’un peu de vie, qu’un peu de souffle… une connexion…

que quelques mots tapés d’un petit café de la métropole placardée de pancartes pleine de visages aux milles promesses… que quelques mots citadins pour s’évader du réel, de ce réel-ci car tout plein de réels, ici, mais aussi et surtout tout plein d’ailleurs là-bas, ailleurs ici aussi… tout plein d’ailleurs d’ici à là, d’ici à là-bas, et de retour jusqu’ici, tout ici, ici-haut et ici-bas… ô…

que quelques mots tapés à l’ombre du soleil qui veille sur la ville et la réchauffe, l’éclaire, l’allume, l’illumine… un soleil qui se cache à l’ombre des édifices alignés en file indienne dans cette tentative de civilisation, mais qu’on devine quand même… coucou soleil, je t’ai vu, 1-2-3 pour le soleil…

petit lundi matin ordinaire d’octobre, petit matin gorgé d’un petit bonheur ordinaire… ni plus, ni moins, que ce qui est… et en même temps, moins il y en a dans les yeux, plus le ciel s’ouvre et se révèle… tellement ordinaire que c’est est extra…

petit matin solo dans la grande ville vide, ville vide et pleine, ville riche et reine, à marcher, à trotter comme un alexis, à fureter la vraie vie comme on fouine parfois aussi le grande toile… mais ici les gens sentent, les gens perçoivent, les gens bougent… de vie, de joies et de peines…

dernière journée en ville et en solo avant l’arrivée de ma belle demain pour cette autre vie qui se présente à moi depuis quelques mois, cette autre vie a-solo qui m’amène à m’ouvrir à autrui, à ressentir en dehors de moi… vivement ma belle pour que mon coeur résonne, pour que ce petit de moi coeur déborde et se reflète en une autre…

ce petit moi qui avait pris l’habitude de s’hermétiser depuis quelques années… parfois nécessaire de se retirer du monde pour mieux s’ouvrir à ce monde… pour mieux venir au monde…

un chroniqueur qui apprend à devenir ami… avec ses concitoyens, avec les arbres et avec les oiseaux, avec la faune et avec la flore… mais en ce lundi matin, la scène est différente, en solo dans la ville… avec surprises en tournant chaque coin… de rue… dehors… dedans… partout…  oups c’est moi…

petit matin chronique… humble et ordinaire…

full couleurs

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me semble qu’un arc-en-ciel est censé contenir l’expression de toutes les couleurs non ? me semble que tout ce qui existe existe et que ce tout qui existe a tendance à vouloir se manifester librement, harmonieusement, paisiblement… ou chaotiquement… à moins qu’on veuille un monde gris gris gris…

je dis «me semble» car je ne suis pas certain… je ne suis plus certain de rien, comme je l’ai toujours été… pas certain de rien… bonne position dans la vie cette non certitude non ? mon attitude préférée en tous cas… pas certain de rien, donc ouvert à tout… au possible et à l’impossible, au mieux comme au pire car jamais de mieux ni de pire, que du fait brut, que de la vie as is, et qu’une interprétation personnelle de celle-ci, interprétation pleine de filtres permettant une marge de manoeuvre dans notre vision de ce qui est…

car tout ce qui existe existe… que l’on aime ou pas… ce qui existe existe alors laissons-le exister… arrêtons de nier, de vouloir changer, de restreindre… ne faisons pas que tolérer, acceptons, totalement, intégralement, ostentatoirement… acceptons donc la vie comme elle est… en commençant par soi-même, car toutes ces parties de nous ne sont pas tout à fait intégrées… car il me semble aussi que l’on ne peut accepter l’extérieur que dans la même mesure qu’on accepte ce qui vit en dedans…

sauf que ce que je constate ces temps-ci dans les quelques médias que je consulte sur le web est qu’il existe beaucoup de sarcasme, de doute, de méfiance, de peur, de désabusement, de cynisme, de ressentiment, de critique, de pessimisme out there… beaucoup de eux, et de elles, et beaucoup de nous… beaucoup de souche ou beaucoup de louche… un grand clivage entre les gens de ce pays et ceux et celles qui viennent d’ailleurs…

pourtant, d’où venons-vous ? où sommes-nous ? où allons-nous ? où vivons-nous ailleurs qu’ici ?

à ceux et celles qui se pensent d’ici, on s’en reparlera quand votre corps retournera à la terre… ou en fumée… il en restera toujours des cendres… qui retourneront à la terre, la terre d’ici ou de là-bas, car la terre est la terre, tout bonnement, tout simplement… et nous des terriens et des terriennes… alors la souche est louche… et la souche nous bouche parfois le regard, et l’acceptation…

à ceux et celles qui se pensent d’ici parce que leurs ancêtres étaient aussi d’ici, n’oubliez pas que ce ici est surtout maintenant et que les gens qui viennent d’ailleurs sont maintenant d’ici aussi… comme vous, comme moi, comme eux et elles… tous et toutes des «de souche» right now

alors wo !  doux doux les cocos… fermons nos tivi, nos journaux et nos écrans et allons jouer dehors… dans la vraie vie… allons jouer de la musique, allons jouer aux fesses ou, au pire, jouer aux cartes, même au solitaire… mais lâchons les nouvelles et les actualités… que vieilles ces nouvelles anyway… toujours la même rengaine… switchons notre regard de bord, tout le monde regarde en soi d’abord…

allons ! jouons votre propre vie, comme un(e) acteur/trice sur une scène… car cette vie est indeed une grande scène et on y peut faire tout ce que l’on veut… ou ce que l’on peut mais ce que l’on peut est souvent ce que l’on veut… alors que veut-on ? pour soi ? pour nos enfants ? pour nous ? pour eux et elles ? pour la planète ?

veut-on créer un monde où l’on a peur, peur de son prochain, peur de l’avenir, peur de ce qui est ? ou au contraire un monde où l’on fait confiance et où l’on sème la foi ?

bien sûr, poser la question c’est y répondre mais bordel qu’est-ce qui nous fait si peur ? la mort ou le bonheur ?

ou peut-être le bonhomme sept heures ? ou le ptit coeur après neuf heures ?

allez savoir ! mais pour le moment, vivons de toutes les couleurs, full colorons notre vie…

doux doux

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si si, doux doux les agneaux…

car si facile de nos jours d’être sarcastique, cynique, méfiant(e), dans le jugement, désabusé(e)… si facile en effet, presque automatique si on se laissait aller… mais on ne se laissera pas tomber aussi bas, on ne laissera pas tomber la vie en soi… on ne ne laissera pas aller là right ?

non, on va demeurer mou et molle, doux et drôle, on va se tenir droit(e), digne, ferme… on va continuer d’être bien élevé(e), de s’élever, de bien s’élever, et de garder notre regard haut et juste et positif… clair et droit et digne…

on va continuer de faire confiance, d’espérer en l’âme humaine, on va continuer de garder le moral, et la tête haute… digne et haute…

oh que oui ! que l’on va garder notre regard pur et nos yeux frais, de garder notre coeur ouvert et notre âme d’enfant alerte et sensible, allumée et spontanée… car la vie est autosuffisante, autogratifiante, autonourissante…

on va délaisser la critique, abandonner le jugement, l’argumentation pour l’argumentation, on va descendre de la tête au coeur, du coeur au ventre, et du ventre à nos deux pieds bien plantés dans la terre, sur la terre…

car voyez-vous, en nous vit encore cet enfant qui perçoit le monde comme une place bonne, comme un grand terrain de jeu, comme une boule qui tourne à l’infini et sans raison… juste une boule qui tourne et tourne, un monde qui aime et aime, un jeu drôle qui rock and roll

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traduction : soyez doux(ce), ne laissez pas le monde vous rendre dur(e)… ne laissez pas la douleur vous faire haïr… ne laissez pas l’amèreté voler votre douceur… soyez fier(ière) que même si le reste du monde ne partage pas cet avis, vous continuez à croire que le monde est un endroit formidable

bien sûr, on ne peut oublier les passages difficiles, on ne peut nier que parfois la vie nous met à l’épreuve… qu’elle est parfois rough and tough la vie qui passe…

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mais on va continuer de passer à travers, de la laisser nous paser à travers…

on va continuer de faire confiance, d’être confiance, et porter l’espoir haut et fort, laisser flotter en nous et autour de nous cette fragrance de confiance en la vie, même si on ne sait pas toujours… car on ne sait jamais…

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confia confia confia do poder…

et doux doux…