Archives pour la catégorie les chroniques qui tiquent et piquent

des mots pour se faire chatouiller l’âme et se gratter les méninges…

Okahey

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les dernières chroniques – 26/9/18

cette image est quelque peu questionnante non ?

surtout quand on sait qu’elle est accompagnée du texte suivant…

Chaque minute, quelqu’un quitte ce monde.
L’âge n’a rien à voir avec cela.
Nous sommes tous dans cette file sans nous en rendre compte.
Nous ne savons jamais combien de personnes sont devant nous.
Nous ne pouvons pas aller en arrière de la file.
Nous ne pouvons pas sortir du rang.
Nous ne pouvons pas arrêter d’avancer.

Donc, pendant que nous attendons en ligne –

Faisons que les moments comptent.
Faisons une différence.
Faisons cet appel.
Choisissons nos priorités.
Prenons le temps
Faisons connaître nos talents.
Faisons sentir chaque personne spéciale
Faisons entendre notre voix.
Rendons les petites choses grandes.
Faisons sourire quelqu’un.
Faisons le changement.
Faisons de nous-même une priorité.
Faisons l’amour.
Réconcilions-nous.
Faisons la paix.
Assurons-nous de dire « Je t’aime » aux personnes chères.
Ne regrettons rien.
Soyons prêt.

Ce monde nous laissera souvent souhaiter d’avoir 5 minutes de plus. 
Partageons ce puissant rappel sur la perspective et réveillons-nous chaque jour en réalisant que c’est un cadeau et tirons-en le meilleur parti! 

Chaque minute, quelqu’un quitte ce monde.
L’âge n’a rien à voir avec cela.

car habituellement on ne veut pas trop penser à la mort…

un peu la raison pour laquelle j’aime particulièrement l’expression Okahey, qui signifie aujourd’hui est un bon jour pour mourir…

j’ai même fait une chanson de cette expression, qui est venue en anglais en l’honneur de mon ami Gordon, en rajoutant à today is a good day to dietoday is a good day to livetoday is a good day to be, to be grateful to be alive…

car même si on garde la mort à l’esprit, en mémoire d’un passage inévitable à venir, la mort du corps anyway, l’idée n’est pas d’attendre avec résignation et désespoir, au contraire…

le rappel de cette mort du corps à venir éventuellement devrait plutôt nous inciter à vivre davantage, à vivre plus, à vivre mieux… avec reconnaissance et gratitude… à vivre totalement et à risquer tout, le tout pour le tout, tout le temps… ou souvent du moins…

alors plutôt que des tonnes de mots aujourd’hui, quelques grammes de notes et autres petits beding bedang…

ici la simple version guitare et voix de votre humble serviteur, mais attendez d’entendre la version sur l’album…

que voulez-vous, on fait notre pub comme on peut 😉

allez, Okahey

 

pour le meilleur et pour le dire…

cinquantéunième chronique qui tique et pique… 12/11-2

pause chronique… deuxième d’une série de trois, c’est une journée comme ça, je le sens… lundi trichoniqué serré… et je l’assume, plus envie d’être gêné d’écrire… j’aime écrire, j’aime me dire… et qui aime me lire me lise, les autres ? sioux ! car parfois j’ai envie de faire trois chroniques et aujourd’hui est l’un de ces jours…

ami(e)s liseurs et viveurs de bonnes aventures, sortez pendant que vous le pouvez ! la plus belle journée du monde aujourd’hui côté temps… oui le temps est plus que parfait ! le chaud-tiède avant le frett… je reviens d’une grande marche avec latika qui jubile, elle qui a nagé dans l’étang, m’a guidé dans les bois, a sauté et ramassé des millions de bâtons… wouf wouf qu’elle vous dit…

et en marchant cahincaha, je pensais, comme ci comme ça, à ci à ça, et à ma chronique de ce matin… en retrospective, en flashback, et en quelque sorte, je me sentais un peu gêné de m’être livré autant… impudique chronique ? disons de me dévoiler à tout un chacun dans le côté moins light de mon petit personne de quelqu’un, dans le motton le plus touffu de mes émotions si hautement et bassement et médihommement humaines…

mais j’en peux plus d’être aussi rangé, ordonné, obéissant du «il faudrait» que je m’impose, toujours fin, compréhensif, pas (trop) dérangeant, socially correct… comme si hier, la AUM m’avait fait sortir de mes gonds pris après de vieilles portes rouillées… incroyable Hulk sort de ce corps…

et ça me fait réaliser que je suis tanné de toutes ces citations positives lettreshoppées ça et là sur le web que je collectionne et tente d’appliquer inconsciemment mais sûrement  et chroniquement… il fait une overdose de citations positives le chroniqueur… beurk…

hier en revenant de la AUM, j’avais dans ma boîte courriel un mot qui m’a hérissé le peu de poil que j’ai sur les bras, de même que la peau juste en dessous… et j’ai ré-écris directement et blasphème ultime, j’ai pogné les nerfs virutellement et, summum de mon humaine ordinariness, j’ai blâmé quelqu’un, kind of… en tous cas j’ai été tranchant, dur, sec… pas fin… mais j’ai marché sur des oeufs trop longtemps et hier la coquille a craqué… cut cut cut…

j’ai écris rouge, j’ai fonçé dans le tas de mots… j’ai été blessé par le message et pour une fois, je n’ai pas suivi le mode d’emploi de la sagesse citationnienne… fuck it !  toutes ces citations si judicieuses et sages qui font qu’un moment donné, on se sent quasiment inadéquat de simplement être soi-même, avec nos travers et non l’incarnation de l’ensemble de ces citations… et je l’admet monsieur le juge, moi-même j’en partage chroniquement au moins deux par jour de ces citations sur le site de l’Aiglise : http://www.facebook.com/groups/laiglise/

mais je me rends compte qu’en lisant chroniquement ces citations si smarts et wises, je finis par penser que je suis aussi smart que leurs messages, alors je prends un break de vous messieurs Einstein, Rumi, Osho, Mooji et autres swamijis, matajis et mataharis de ce monde… vos paroles sont justes, sensées et formidables for me, mais j’en fait une indigestion chronique en ce moment…

j’ai envie et besoin de redevenir moi, juste mon simple et petit moi ordinaire, pion ati dion dans l’univers… juste où et qui je suis en ce moment avec ma propre smartitude gossée depuis plus de 50 ans, à la main, et aux coup de pieds de la vie… et aussi mes ombres béantes et flagrantes pour les autres, mais moins pour moi…

j’ai envie de simplement rebondir sur la vie comme elle vient à moi, parfois légère et fluffy, parfois lourde comme une tonne de briques… juste envie de me prendre simplement pour qui je suis, et ne plus me prendre pour un autre… car essayer de juste être moi, c’est déjà beaucoup…

je vous souhaite la même chose… à ce soir… je m’en vais fendre du bois, ça va faire sortir le mauvais jeu de mots…

yo !

cassé en 1000 morceaux

cinquantième chronique qui tique et pique… 12/11

on dit que lorsque les choses semblent tomber en morceaux, elles ne font que tomber en place… OK !

alors c’est quoi un coeur qui croît ? comment ça peut croire un coeur donc ? croire comme croissance ou croire comme croyance ? gros koan ce matin hein ? gros ptit coeur lourd de marbre aussi… gros casse-tête dur de dur…

quand son coeur est pucké, blessé, qu’il saigne, pâti, qu’il a mal et qu’il se senti trahi, quand ça soupire parce que l’on n’a pas ce qu’on désire, est-ce  le coeur ou la tête qui tire ? le coeur peut-t-il se faire une tête ? et la tête a-t-elle du coeur ? oui oui je sais moi aussi, on dit que les deux sont connectés, mais moi je ne sais pas right now, je ne sais plus… et c’est tant mieux… quand la tête ne sait plus, quand la tête ne suit plus, est-ce la tête ou le coeur qui est perdu ? quand la tête ne sait plus, le coeur peut prendre la relève, le coeur se réveille et nous relève…

je ne sais plus ce qui relève de ma tête ou de mon coeur… je suis mêlé, dans ma tête, je suis blessé, dans mon coeur, je vois rouge, je vois bleu, je ne vois plus du tout… ni le blanc ni le noir… je ne comprends plus, rien du tout, je ne comprends plus rien du grand tout… ça ne sait plus…

tous ces projets que j’entretenaient me laissent en plan l’un après l’autre sur le bord de la track… et le train ne passe pas… est-il déjà passé ou juste pas encore ici ? j’imagine que c’est une bonne affaire en ce moment que je sois tout mêlé comme ça… que je ne le vois pas… pas envie de croire que ça aller mieux non plus… pas envie d’être raisonnable, envie d’être passionné, passion née d’envie, de vie… envie de sentir ce bobo d’âme, envie de plonger au fond du ravin… envie d’être humain, d’être perdu en attendant de retrouver mon chemin… ou pas… car peut-être que l’on ne s’en va pas nulle part… ou peut-être que si, on s’en va nulle part, donc on serait déjà rendu !

tous ces rêves que je nourrissais s’évaporent les uns après les autres, phf… woush !!! j’imagine que c’est une bonne affaire mais en ce moment je ne le vois pas… je le sens comme un manque, comme un vide, comme un creux dans mon âme… comme si mon âme retirait tous ses vêtements les uns après les autres, jusqu’à la nudité totale, jusqu’à ce que la peau même me laisse à fleur d’âme…

pus envie de jouer cool, envie d’être vrai… pas envie de me faire réconforter car même si c’est dur, c’est bon, c’est vrai, c’est cru… manger cru ? non ! feeler cru ! feeler nu ! pus envie de croire à plus tard, envie d’assumer maintenant et totalement ce rôle dans la grande comédie humaine, mon rôle à moi pour le moment… même si je ne comprend pas la psychologie de mon personnage, let’s sink it into that !

hier on a fait la AUM et quel bien-être que ce work-out émotionnel ! j’ai crié de tous mes poumons et de toutes mes forces jusqu’à en scraper ma voix de ma tête et retrouver un peu plus la voie de mon coeur, jusqu’à en décaper mon esprit, jusqu’à en racker mon corps, jusqu’à en scraper mon image de fort… j’ai braillé comme un bébé… j’ai huggé mes compagnons et compagnes de route comme une seul homme… j’ai sauté, shaké, couru, j’ai ri jaune et vert, je suis devenu fou et je me suis senti humain, comme tout le monde, comme chaque autre, comme vous, comme nous tous et toutes…

comme chacun chacune de vous qui n’est qu’une version légèrement différente du même grand et petit moi finalement dans cette grande comédie… nous sommes tous et toutes des moi… chacun/e pour soi, chacun/e un/e soi… avec les mêmes besoins d’amour, de soutien, d’acceptation, d’amitié et d’appartenance… aujourd’hui, j’appartiens au grand rien, j’appartiens à la race humaine… je ne m’appartiens plus… ni plus ni plus moins que chacun de vous… mais tout autant que chacun/e de nous…

je suis comme vous, je vous suis dans vos mouvements, vous me suivez dans les miens et dans mes mots… je suis dans le nous, je suis chez-vous encore ce matin midi soir… je suis sur votre écran, avec mes trippes et mes trips tout le tour de la planète… et peut-être que je suis vous… je ne sais plus donc je suis… je ne suis plus donc je sens… je suis perdu, donc ici, tout ici, nulle part ailleurs qu’ici… et c’est toute la vérité je le jure…

et en terminant, celle-ci que je laisse en anglais pour ne rien lui enlever:

about breaking and brokenness: 

« We must break to become anything different than what we are.  Whether it’s a broken bone, a broken habit, a broken marriage, or a broken heart, something must be destroyed before something new can be created. 

It’s the hardest most soul-wrenching experience — breaking to the utmost of what you always thought you were — but beautifully blazon and raw, wild as a black stallion and so worth the ride. »  

– Kristi Stout (via Roberta Anderson)

ati loving you too… enjoy the ride

choisir ou pas ? même pas une question, encore moins une réponse

quarante-neuvième chronique qui tique et pique… 11/11

a-t-on vraiment le choix ? la vie nous donne-t-elle réellement le choix ? grande question, maudites réponses…

premièrement, avez-vous vraiment choisi de lire cette chronique ? et moi, ai-je choisi de l’écrire ? et si on y va pour des choix plus insignifiants maintenant, a-t-on vraiment choisi de s’incarner ? choisi de naître à cette période précise ? choisi nos parents pour cette vie ? (car certains disent que les enfants choisissent leurs parents avant la naissance pour apprendre des choses spécifiques)… choisi ce qu’on a l’air dans le corps ? nos traits de personnalité ? choisi ce que l’on vit ? tout ou en partie ? a-t-on seulement un mot à dire dans l’affaire ou est-ce que le plan n’est pas déjà tout simplement écrit ? ou est-ce que la tabula est encore rasa ?

moi je ne se sais pas du tout… et vous ? car on peut faire de grandes présentations savantes sur le sujet et avancer de belles théories, me semble que nous tous et toutes dans le noir face à celle-ci… le choix ou pas….

d’ici en tous cas, même sans savoir, il me semble que certain(e)s ont des choix plus vastes que d’autres, ou si on tourne ça de bord, que certain(e)s ont des choix plus limités que d’autres… mais malgré cette variabilité de choix, est-ce que les conséquences seront différentes face à de grands ou de petits choix ? ça reste à voir…

tout un koan que ce choix ! parfois difficile de choisir quand la gamme de choix est trop vaste – quelle couleur dans cet arc-en-ciel presqu’infini ? et au contraire, parfois encore pire de choisir entre seulement deux choses – le noir ou le blanc ? gauche ou droite ? gauche, non l’autre droite !

malgré cette élasticité possible quand aux choix qui se présentent à nous, nous sommes tous et toutes confronté(e)s aux conséquences de ces choix, ou de nos non-choix… car ne pas choisir est aussi un choix… choisir de ne pas choisir… mais peut-on vraiment vivre sans choisir ? est-ce seulement possible ? se laisser flotter, dire oui, ou non, à tout ce qui nous est offert, suivre le courant… réellement ? me semble qu’il y a de quoi là non ?

répondre ou réagir… si réponse sonne plus libre que réaction, on répond quand même en fonction de certains critères conscients ou non… certains besoins et désirs comblés ou non, assouvis ou pas… avons-nous le choix ou ne sommes-nous pas que des animaux pensants qui carburent à l’instinct ?

entre tout choisir – en fait penser tout choisir, ou ne rien choisir, y a du jeu en masse… peut-être qu’on nous fournit simplement la boîte de crayons de couleurs et que nous avons le choix de faire le dessin qu’on veut ensuite ? ou pas… mais encore là, choisit-on vraiment ce qui sortira de nos doigts ? vive la boîte à surprises ! est-ce que moi je choisis les mots qui viennent pour broder cette chronique ? ou est-ce seulement la vie qui se vit à travers moi, à travers vous ? les mots qui me meuvent…

de plus, est-ce que nos actions actuelles ne sont finalement rien d’autre que la suite de nos actions passées ? les conséquences de nos actes ? et nos actions passées elles, étaient-elles vraiment choisies ? et quand on dit choix, y a-t’il des choix conscients et d’autres inconscients ?

voyez-vous, on peut jongler longtemps, les balles ne font que s’ajouter… ou tomber l’une après l’autre… et on peut choisir le nombre de balles, ou pas… on peut choisir de jongler, ou pas… et même ici, ne pas jongler est un choix…

alors mes ami(e)s, beaucoup de creative mindfucking pour arriver de nouveau ici ce matin non ? ou cet après-midi ou ce soir pour vous peut-être… mais on l’a choisi, ou pas…

divers choix de chroniques s’offraient à moi et c’est celui-ci que j’ai choisi… ou celui-ci qui m’a choisi ? ou peut-être qu’on s’est choisis mutuellement, ou pas choisi du tout, tout est peut-être arrangé par le gars des vues, quoi que c’est peut-être une fille qui s’occupe des vues maintenant…

si moi j’ai choisi – ou pas – d’écrire cette chronique, vous aviez aussi le choix de porter votre regard sur différents mots ou images autres et c’est ce que texte que vous avez choisi de lire… jusqu’ici en plus… alors pensez-vous vraiment que c’est une coïncidence ? un choix ? pas si certain que ça moi ? car vous voyez, vous et moi on a pas le choix, on est ensemble dans cette grande aventure… et aura-t-on le choix de vivre aussi longtemps qu’on le voudra ? et si oui, comment voudra-t-on le faire ?

allez, je vous laisse à vos choix, temps de déjeuner pour moi… des toasts ou des céréales ? du thé ou du café ?

samedi soir solo sur la terre, et pas tout seul du tout….

quarante-huitième chronique qui tique et pique… 10/11-2

chronique dédiée à tous les loners du samedi… lonely loners, loners alone, loners en groupe, loners en couples… loner anyways

être seul(e), à la maison, un samedi soir, ce n’est pas exactement la même chose qu’un mardi soir disons… bizarre non ? car un soir c’t’un soir… surtout dans le bois comme ici où tous les jours sont aujourd’hui… mais le samedi soir, même ici, toujours un peu différent, particulièrement quand on le passe seul…

j’ai passé l’après-midi avec trois ptits gars de 7 à 10 ans, des beaux ptits gars…on est allés voir un film et manger des bonbons… les quatre ptits gars, on étaient tous contents contents… alors ce soir complet en moi ici… nulle part où aller, personne à être… juste moi, ici…

en effet, je décide d’être, de rester et de demeurer seul à la maison ce soir… j’avais le choix entre différentes possibilités mais je choisis de rester ici, avec latika la chienne de mon amie flo… no where to go, full house par moi-même je suis bien par et avec moi-même, particulièrement ce soir…

plutôt que de terminer mes corrections, lire, jouer de la guitare ou regarder un film, ou ne rien faire du tout, je choisis de vous écrire, à vous, seulement vous, car vous êtes seul(e) vous aussi en ce moment, même si entouré(e), donc seulement vous et moi solo-solo, I & U… et simplement prendre le temps et l’espace, moi de dire, vous de lire, ce moment à moi, de moi à vous et au monde entier…

donc une chronique pour le/la soliste en chacun de nous… la présence seule, celle qui n’est pas, celle qui est tout, celle qui observe, passive, témoin, celle qui n’est pas directement connectée aux autres car connectée plus largement à tout…

à et pour vous donc, cette chronique teintée de solitude assumée, de bien-être en solo, de complétude autonome d’homme solo, d’intimité avec soi, un feu dans le poêle qui gronde, la chienne qui dort et ronfle…

complétude, un contentement comme en anglais, avec tout de même un longing (pas vraiment traduisable longing, c’est plus qu’un gros gros envie ou désir…) d’arrière-scène pour une compagnie, une compagne accompagnante, pas un compagnon, une compagne… car l’hiver à la campagne sans compagne est long, si vous savez un peu de quoi je parle…

pour être honnête, même si je suis bien seul, depuis un an full time, depuis deux à temps partiel, ces derniers temps je ressens le besoin d’une compagnie féminine autour de moi… ça a sûrement rapport à la température… je sais que je suis capable d’être seul, de vivre seul, de prendre soin de mes besoins terriens et casaniers… mais c’est au plan affectif qu’il me manque un ptit queq’chose, en fait une ptite quelqu’une… en ce moment… peut-être que ça va changer…

même si la présence de latika, une belle golden, fait de la présence autour et donne une certaine forme d’affection, ça ne comble pas cet envie de se coller sur une autre, pour dormir entre autre… à deux dans une nuit d’hiver, c’est si bon, collés en cuillère… mais en ce moment, j’imagine que j’ai à apprendre à apprécier à dormir seul, dormir seul aussi bien qu’à deux… puisque that’s it, c’est ce que le créateur me propose actuellement… just say yes…

comme le dit le poster, j’imagine que je suis assez fort pour handler les affaires par moi-même, pas trop de problème de ce côté-là… mais après avoir confirmé ça, quoi ? veut-on vraiment être assez fort pour nécessairement devoir faire ça par soi-même toujours et tout le temps ? on peut peut-être le faire par soi-même en gang aussi non ?

car après deux années de réclusion partielle, essentielles, le goût d’être entouré des autres me revient lentement… bien sûr en moi encore un grand besoin d’être seul pour écrire, méditer ou jouer de la musique, mais de nouveau le besoin d’échanger, de réaliser des projets ensemble, de jaser de soi et d’appartenir refait surface…

de toute façon même si on le voulait, on ne pourrait jamais être seul(e)… regardez autour, regardez en-dedans… see ? si !

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quarante-septième chronique qui tique et pique… 10/11/12

OK on attendait LE jour de sa vie ? une raison de faire d’aujourd’hui une journée rare, spéciale, unique, ? pour vivre totalement ? eh bien on l’a les ami(e)s et c’est un code secret ! 10/11/12…

car les chiffres parlent parlent jasent jasent… d’ailleurs ces chroniques sont identifiées par des nombres écrits en lettres, ambivalent le chroniqueur ?

et oui les chiffres parlent… si on ne sait pas vraiment ce qu’ils disent, on les fait parler en tous cas… on les lit, les interprète, les dissèque, les analyse… je dédie d’ailleurs cette chronique à tous les fans de numérologie… car vous m’intriguez… oui, vous, numérologues professionnels et amateurs, vous me chicotez, me rendez curieux mais aussi suspicieux… vous qui interprétez la vie à travers vos lunettes numériques… et donnez du sens là où on ne sait pas s’il y en a…

car les chiffres sont une création humaine, créés de toute part par les hommes… et je dis hommes intentionnellement car si les chiffres ont un genre, ils sont sûrement des hommes… rationnels, logiques, cerveau droit… la preuve ? on dit un 2, un 3, un 4… pas une… un chiffre, une lettre… si les hommes sont des chiffres, les femmes seraient plutôt lettres, poétiques, prosaïques, magiques, soignantes, se donnant sans compter… les hommes font les comptes, les cons, et comptent sur les femmes pour pas mal de choses, surtout autour de la maison et des enfants…

et vive la fin imminente de la domination marchande et économique en ce monde pour entrer bientôt dans une époque plus affective, plus poétique, époque éthique et créatrice plutôt que mathématique, économique et calculatriste…

certaines personnes font tellement confiance aux chiffres qu’ils cherchent même l’âme soeur en fonction du type numérologique… une 4, sur son 36, 29 ans, 5 pieds 3 pouces, 123 livres, cherche un beau grand 7 ou un 9, 6 pieds et plus, poids proportionnel, entre 30 et 40 ans, pour un trip à 2… peut-être à 3 plus tard, pour fonder une famille de 3 ou 4 enfants…

dans la vie, il y a grosso modo deux types d’humains : des amateurs de mots, tel votre humble écriveur chroniqueur qui est quand même tout un numéro, comme vous d’ailleurs liseurs et liseuses chroniques ou novices, tous des numéros, et des amateurs de chiffres, lettrés ou illettrés, mais surtout compteurs, contents, comptables, calculateurs… toutefois difficile de classer les conteurs… transgenres numéricolettrés…

vous numérologistes de tout acabit, vous faites dire tout et n’importe quoi aux chiffres, vous faites votre numéro avec ces numéros, ces pauvres petits nombres innocents inventés par et pour nous pauvres petites bêtes apeurés par le mystère de l’inconnu pour classer, faire du sens, quantifier, mettre en rang, ordonner… le monde en 10 leçons…

les chiffres, nombres et numéros aident à faire du sens, à mettre ce grand mystère en boîte… je ne dis pas que je ne crois rien de la numérologie car j’en connais très peu à ce sujet… mais j’avoue que je suis d’emblée sceptique même si curieux… utiliser les chiffres pour réduire une immensité si vaste et illogique ? hum, on peut toujours s’essayer, peut-être est-ce possible de numériser cette réalité ?

en sciences, il existe depuis longtemps une grande compétition entre deux grandes approches : le qualitatif et le quantitatif : les quali qui décrivent les choses, les nomment, les expliquent en mots et en nuances, alors que les quanti les comptent, les ordonnent, les chiffrent, les comparent et les justifient en termes numériques et de valeur… c’est ben de valeur… et de plus en plus, comme tout le reste, une approche hybride est en train de naître, a little bit of this, a little bit of that…

d’autre part, en psychanalyse, on dit que notre relation avec les nombres représente notre relation avec le père, tandis que notre rapport aux mots est plutôt de type maternel… ça fait sens… chiffres yang/lettres yin… nombrommes/femmelettres…

c’est vrai qu’il y a quelque chose de rassurant dans les chiffres…1 2 3 go ! mode d’emploi simple, facile, logique, pas à pas, suivez les instructions, comme les meubles Ikea…

1 2 3 je m’en vais au bois, 4 5 6 cueillir des cerises, 7 8 9 dans mon panier neuf, 10 11 12 j’écoutes du blues… se mettre sur son 36, la vie à 2, le 3 fait le mois, le 4 le défait, la vie à 2 ou un trip à 3, même les poules parlent chiffres : 4 4 4 4 4 1 9…

10/11/12, phénomène plutôt rare dans un siècle, la dernière occurence du genre était le 9 octobre 2011 (9/10/11) et avant le 8 septembre 2010 (8/9/10)… mais à ce que je me souvienne, il ne s’est rien passé ce jour-là !

alors chers amis chères amies, today is the day... 10/11/12…

et si vous manquez votre coup, pas grave, rassurez-vous, paraît qu’il va se passer quelque chose de spécial le 12 décembre (12/12/12)… sans parler du 21/12/12… fiou !

vignette : eluwi lussit (via Facebook)
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réponse de la chronique DJieu 9/11/12 : Jésus n’a pas besoin de haut-parleurs parce que Jésus cries…

DJieu

quarante-sixième chronique qui tique et pique… 9/11

un ami m’a fait parvenir cette illustration hier soir (merci alain), m’invitant donc, mais aussi m’incitant et m’excitant, sans le savoir, à pondre un texte en ce sens… j’en ai raver toute la nuit… je me suis levé avec le beat au coeur et en tête… mais que peut-on dire d’une image qui représente le who’s who cosmique en tant que Djs… DJ Zu, DJ BodyBuddha, DJ KiDi, DJRidoo et DJGuiloo…

God is music et il nous envoie ses DJs prêcheurs… enfin, la fin de l’illusion car la vie n’est qu’un grand rave… mais parmi eux seul Jésus n’a pas besoin de haut-parleurs, pourquoi ? réponse à la fin de la prochaine chronique… 😉 à moins que quelqu’un partage la réponse sur mon mur d’ici là http://www.facebook.com/ati.dion1

inspirante image sonique que celle-ci : unification, inspiration, amalgamation, collaboration… enfin les gurus hang out together et parlent le même langage, en fait et enfin ils ne parlent plus, ils chillent, battent la même mesure, suivent le même rythme, jouent la même track… party spirituel ! tounes divines ! rythmes ésotéricosmiques… musique céleste…

image ludique, place à la musique, plage musicale, spirit music-hall, musique divine, musique cosmique… oh my God ! que la musique est hot ! fais nous danser Cool God… si les religions de ce monde se mettaient à la musique, ils attireraient plus de jeunes, se renouvelleraient… d’ailleurs, vous rappelez-vous les messes à gogo des années 70 ? mes préférées… vous aussi ? avec drum, basse et guitare électrique super cool Jesus-Christ Superstar !

en fait certains anthropologue et académiciens des sciences religieuses interprètent les raves comme une nouvelle forme de rassemblement religieux depuis que les dimanche sont plus propices à célébrer la consommation que la communion… Club Jesus Price, priez pour nous ! je vous salue Wallmart ! Notre Père du meuble, qui êtes au cieux… désormais on peut raver en toutes sortes de couleurs…

non mais sérieusement, quand même pas fou de concevoir les raves comme des messes contemporaines… raves comme rêves… mais le rêve ne fait-il pas partie de toute forme de prière ? dans les nouvelles messes raveuses comme dans les anciennes, tout le monde cherche l’extase – le corps du christ amène ! qu’on flye – tout le monde sort de son corps, tout le monde communie avec le tout puissant (et non communique) au son de polysons sans sermon… tout le monde atteint d’autres mondes, tout le monde prie en silence au son des beats par minute et s’élève vers le créateur grand et haut parleur et petit danseur, tout le monde transendanse son corps pour rejoindre l’esprit son…

Amen ! gurus techno trans genres… house, club, chill… Alléluia ! praise the lord, enwèye Buddha, let’s go Krishna… dance your way to god !  pêcheur sort de ce corps et danse ta transe ! le plaisir remplace enfin la souffrance…

les jeunes redéfinissent les formes et besoins de rassemblement et de communion… les temps changent mais la quête de plus grand que soi demeure… tribus africaines transcendant leur humanité au son des tambours, petits bourgeois s’éclatant au son des speakers dans les boîtes de son et de nuit, même quête du divin, du plus grand que moi et toi, quête de la grande et ultime communion…

extase : sortir de soi… le corps du Christ, amène !

image: Tuyet Van Julie via alain leblond…

je suis prêt à mourir pour ça !

quarante-cinquième chronique qui tique et pique… 8/11-3

OK, tour du chapeau encore aujourd’hui… excusez-la mais les mots me poussent dans le culot, dans l’cul de mes culottes, alors j’ose, je me commets – beau mot ça : se commettre, je suis votre commettant… quand même assez impliquant sur le plan personnel… mais je le dis quand même je me commère…

cette citation d’Osho (en fin de texte français en anglais mais que je traduis maison dans la paragraphe ci-bas) a fait bing ! quand je l’ai lue parce que c’est de même que je me sens, même si parfois j’ai des montées de lait pis je dis fuck it (mais juste à moi-même, je dirais jamais ça publiquement voyons ! ) eh oui je clame parfois haut et fort avec mes doigts agiles et ma grande gueule que je ne veux plus courir après l’illumination mais dans le fond, c’est pas vrai… je veux l’ultime, le bliss, l’extase parce que j’y ai déjà goûté… pis souvent à part ça… pis j’en veux d’autre… peux pas me contenter de moins…

alors oui comme le dit Osho, je ressens un désir brûlant d’arriver straigth home à la maison avant que la mort ne prenne possession de moi, ressens un envie profond que la vérité soit faite (sur la terre, pas juste au ciel…)… y a rien de plus important que ça… oui le désir est si intense que toutes les fibres de mon être pulsent de ce désir… et que même quand je dors, ce désir, cet envie profond se transforme en courant sous morphéen…

j’aimerais pouvoir me contenter d’un bonheur simple au quotidien mais je recherche quelque chose de plus grand et de plus vaste que ça… quand on commence seulement à saisir l’immensité de l’univers, me semble qu’on ne peut plus se contenter de petit ni de moins… l’immensité est infinie plus que l’infini, dur dur à saisir pour la tête ça…

et toujours comme le dit mon beloved, peu importe ce que je fais, tout le reste est devenu secondaire, périphérique… et au centre même de mon être réside une quête constante de la vérité, une quête incessante de vérité… et il nous dit finalement de laisser cela devenir notre propre histoire d’amour passionnée personnelle…

pas beau ça ? pis en plus c’est exactement ça que je ressens, une désir brûlant de brûler la chandelle par les deux bouts, brûler la grande scène de la vie, la seine de paris, la cenne de la vie… un spring – toujours dans le pantalon – qui pousse intuitivement et instinctivement vers quelque chose, une pulsion qui me transforme en kangourou cosmique à la recherche d’immensité…

j’en veux plus de vie, en donner et en prendre, j’en plus de la vie, plus de mort, plus d’écrits, plus d’intensité, plus de mordant dedans, la vie of course, la course ou la vie, la course à la vie…  plus de toutt… plus près du bout, pas loin d’être fou, fou brique et braque, le cou crique et crack, crack pot, jack pot… plus de folie, plus de délire à moi d’écire, plus de délire pour vous à lire… pour moi écrire ? écrire de rire… mourir d’écrire, trop de mots à dire…

alors la vie je te défie, amène moizan, un moine toé l’zen ? la bâton et la canne… à sucre et de conserve, du duck ou du noël… allez la vie, apporte moi vents, marées et tempêtes, je suis prêt à les affronter.. apporte moi rien, calme et zen, et je serai prêt à les voir, les revoir, les vouloir, les recevoir… tout ça ce soir…

enough for tonight… 
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Make it a point, a burning desire in you that before death comes you will have arrived home – before death takes possession of you, truth HAS to happen!  

Make it such an intense longing that every fiber of your being starts pulsating with it, that even while you are asleep, the longing goes on moving as an undercurrent.  

Whatsoever you are doing, all doing has to become peripheral, and a constant search for truth and a constant thirst for truth has to become your very center.

Let that be your passionate love affair. 

– Osho, Philosophia Perennis Vol 1 (via Subbhan)

embrasser l’ombre de sa lumière…

quarante-quatrième chronique qui tique et pique… 8/11-2

je ne sais pas si vous êtes comme moi mais quand j’entends ou je lis trop de positif, trop d’affirmations sucrées, trop de citations wise, quand je suis témoin de trop de wishfull wishing autour de moi, l’autre facette s’éveille automatiquement en moi… je commence à ticquer, à bucker, à me dresser… trop de blanc appelle du noir en moi… j’observe ça… action réaction ?

car à ne vouloir que du beau, du bon et du propre, me semble qu’on passe à côté du laid, du mauvais et du sale… et que la moitié de la vie doit bien se trouver là-dedans aussi… car la vie doit toujours bien avoir au moins deux faces… au moins deux… et que là se cachent certaines des plus grandes leçons de la vie… the devil is in the details… et les détails sont dans la schnout…

car à ne vouloir que du menoum menoum, le yark va sûrement finir par nous attaquer sans merci et dans le dos sans qu’on se rende compte ni qu’on s’en attende…  l’ombre laide du beau viendra nous hanter tôt ou tard… à trop regarder la lumière on va finir par devenir aveugle… apprendre à donner un break à ses yeux…

ainsi pourquoi donc ne pas accepter la vie dans toute sa globalité… et là je me parle surtout à moi-même quand je vous écris ça… comme vous probablement, je nous souhaite que le mieux, que le bon, que le côté givré de la céréale, comme si un seul côté pouvait exister… pourtant, les jours de pluie peuvent être si reposants…

on vit une passe difficile ? let’s drink to that ! une relation se termine et nous brise le coeur ? ayons donc tout simplement de la peine, pleurons, braillons, tordons-nous les boyaux et pesons la tonne de tristesse que nous ressentons pendant le temps que ça dure car ça ne peut qu’être la seule réponse possible si on a vraiment aimé, si on s’est attaché, la suite logique mais surtout illogique et dramatique à vivre… et un moment donné, l’amour reviendra, le coeur réouvrira… peut-être, possiblement, probablement, assurément…

plus capable d’entendre qu’il ne faut pas s’attacher ! fuck ! il faut s’attacher si on veut apprendre le détachement sinon comment apprendre autrement que par son contraire ? évidemment que les gens qui ne s’attachent pas n’auront jamais le coeur brisé… mais dans quelle pauvreté vivront-ils !

grosse journée lourde aujourd’hui ? rentrons là-dedans comme un couteau bien chaud dans du beurre bien froid ! plongeons dans cette lourdeur, tranchons avec la lame fine de la conscience, de la totalité, avec toute notre humanité car ça va finir par passer dans le temps que ça prend de toute façon, que l’on se batte contre ou pas…

je sais, je sais, c’est parfois plus long qu’on le voudrait… plus difficile qu’on pense pouvoir… mais est-ce qu’on peut apprendre à faire confiance à la vie ou pas ? si c’est ce que la vie nous envoie, ça doit bien être ce qu’il nous faut non ? ça a l’air que la vie nous donne toujours ce que l’on a besoin et non ce que l’on désire… je sais, je sais, pas toujours évident mais un moment donné il faut bien avoir la foi, même et surtout quand la tête est plus forte que le coeur, quand le mur est dressé grand devant soi…

apprendre à faire confiance à son coeur, à la vie, à l’existence tout en faisant face aux obstacles, aux difficultés de la vie, ça s’apprend en doutant, en se perdant, en mindfuckant, en oubliant, en sacrant… apprendre à ouvrir son coeur passe inévitablement par la fermeture de ce même coeur une fois de temps en temps… un lent et sage processus d’expansion, un incessant aller-retour au paradis et en enfer, jusqu’à ce que l’on voit que ni l’un ni l’autre n’existe… mais pour ça, il faut les visiter les deux…

en tous cas, moi, plus envie de faire semblant… envie d’être vrai, vivant, souffrant s’il le faut car la vieille peine ne peut guérir qu’en la reconnaissant, qu’en la respirant, qu’en lui faisant face et qu’en la laissant aller… sinon les petits fils s’accrocheront, se retricoteront et nous ramèneront et il faudra y retourner pour en découdre de nouveau…

envie de vivre ce que la vie me donne à vivre, envie d’accepter tout ce que la vie me propose et m’impose, même si ça m’indispose, quitte à peser sur pause pour que je me repose une fois de temps en temps, pour peser de nouveau sur play quand le temps est juste et bon… stop…

«la maturité émerge seulement lorsque vous êtes prêts à faire face à la douleur de votre être, lorsque vous êtes prêt à accepter ce défi… et il n’existe de plus grand défi que l’amour»..
– Osho, Dang Dang Doko Dang, Talk #8

petit quizz : dans quel pays a été prise cette photo ?

j’me sens vieux, j’me sens mieux…

quarante-troisième chronique qui tique et pique… 8/11

j’suis pas vieux, j’suis pas jeune non plus… j’ai 1 an, j’ai 100 ans, je suis sans temps, en moyenne j’ai 51 ans mais j’ai pas d’âge… un demi-siècle et des poussières… au milieu de la vie, au milieu du trajet, terminus on descend pour un bon de temps… avant de reprendre la route… 51 ans, toutes mes dents et au sommet de la colline, sur le point de descendre la côte… retour vers l’avenir, back home boy… enwèye à maison…

notre corps passe, mais notre âme le dépasse, en vigueur, en coeur et en hauteur… quelques signes indiquent le passage du temps dans notre corps mais rien comme le visage… la mort du corps mais jamais la mort dans l’âme, jamais la mort de l’âme… rendra-t-on un jour les armes ? en tous cas d’autre eau coulera sous les ponts et d’autres larmes couleront sur les joues d’ici là… face à face avec la vie…

la vie est un long fleuve tranquille, parfois plus ou moins tranquille, parfois pas tranquille du tout… quelques rapides en route, des points sèches, de la broue dans le toupet et de la houle dans la face… quelques rivages pour reprendre son souffle, quelques plages pour se la couler douce…

la vie est parfois un désert, chaud, sec et à en perdre la vue…  parfois une vaste banquise glacée, aveuglante et isolée, mais fondant à vue d’yeux… un jour la navigation suivra peut-être son cours sans entrave esprit du nord…

le visage de cette femme de 127 ans a vu vivre, a vu vie, a vu la vie en face, a reçu la vie en pleine face, est resté de marbre et a ri et pleuré en masse… et quand elle se voit dans la glace cette vieille dame plissée, c’est tout l’infini, l’éternité qui s’y reflète… on dit que dans nos yeux réside toute l’existence… dans les siens, les traces d’au moins deux siècles y sont logées… et la vie continue, et la grande roue se perpétue…

notre corps vieillit et l’accepter constitue un grand défi… accepter le corps qui passe, le temps qui glisse sur notre peau, accepter l’amour qui nous passe dans le corps et qui reste dans l’âme… l’amour qui vient, l’amour qui va, et qui ne revient pas toujours parce qu’il y est tout le temps… accepter les liens qui se font et se défont… pour la douleur et pour le prix… pour le meilleur et pour le pire…

mais qu’est-ce que le pire sinon les plus grandes et précieuses leçons de vie… que quelques plis de plus au visage… dur dur sur le coup mais tellement précieuses dans le coffre à bagages, dans le pli au visage… les coups durs sont les coups sûrs de notre résilience, notre système de défense devant l’adversité… l’adversité nous rend sage… sage, pas sage, j’y vas… rite de passage, miroir miroir, quel est le message ?

on accumule les kilomètres au compteur, les chocs et les victoires au coeur, grandes et petites, de même que les amours et les bleus au coeur… le coeur s’ouvre et se ferme, respire respire, inspire, expire… qui donne et reçoit, et la vie qui passe et continue son passage… laissant ses traces au coeur et au visage, du coeur en pleine face… regardez-vous dans le miroir et vous y trouverez les traces de votre vie, le passage de votre temps sur terre… tout est inscrit sur notre visage… le temps qui passe nous dévisage…

dans les plis du visage se cachent tous les détails de notre parcours, les moindres traces de notre trajectoire humaine… notre visage comme une carte de tarot vivante, pleine de vie et de messages… dans chaque ride se cache nos rides de manègemanège, parfois lent et calme, parfois militaire, parfois solitaire, parfois carrousel qui tourne lentement et qui monte et descend légèrement, parfois grande roue qui tourne régulièrement, mais dans l’autre sens et qui monte et redescend avec plus d’amplitude, mal de coeur temporaire, et finalement manège parfois comme grand cynique, roller coaster de ptits malheurs et de grands bonheurs…

dans nos faces de gars de filles file le temps, s’empilent nos tourments, s’expriment nos joies et s’inscrivent nos enfants… dans nos visages, notre enfance ne s’efface jamais complètement, notre enfance se cache et se loge dans nos yeux rieurs… dans nos visages s’accumulent les traces du temps, les amours et les enfants qui furent et durent… et passent et cassent la glace…

notre visage constitue le reflet de notre âme et les yeux ses fenêtres… allez on ouvre grand et on prend l’air…