jappe toujours mon pic-bois

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••• les zultimes chroniques – 4/4/19

traduction:
colibri: je vais boire le nectar de cette fleur dans un ballet silencieux…
pic-bois: je vais faire sortir les insectes de cet arbre avec ma face de poignard

nous sommes dans l’ère du pic-bois… ère probablement révélée, du moins amplifiée, par les réseaux sociaux, où tout le monde a une opinion bien arrêtée sur à peu près tout, surtout les sujets que l’on ne connait pas…

en fait, surtout à propos des sujets qu’on ne connait pas car quand on s’est penché sur un domaine en particulier, on sait que les choses sont toujours plus nuancées qu’elles n’y semblent à première vue…

mais crier la nuance, c’est ben mal commode…

radio-poubelles à grandes gueules, commentateurs à pic qui aiment japer en ondes, influenceurs/ses et autres pic-bois qui font grand bruit sur les ondes publiques…

de plus en plus de politiciens préfèrent parler directement au peuple, bypassant les questions irritantes des journalistes et des autres commentateurs souvent plus habiles qu’eux dans la dentelle verbale et intellectuelle…

populisme qu’on dit…

royaume du pic à grande gueule et au raisonnement simpliste… dont certains vivent encore sur une boule plate…

on nous demande notre opinion ici, là et encore là-bas, comme si notre opinion importait vraiment…

mais notre opinion est totalement futile… en fait nos opinions nous bouchent les yeux, et le coeur surtout…

en fait, on nous invite à japper ici et là comme si cela allait changer quelque chose… et certains en profitent gaiement et le font haut et fort… et à certains, on offre même un micro en plus pour réverbérer leur jappement…

tant de haine et de poison déversés au grand air que le monde semble tellement agressif et menaçant que jamais auparavant… pourtant ce n’est pas le cas… jamais auparavant dans l’histoire humaine, la violence, le nombre de guerres et les taux de criminalité n’ont été aussi bas…

pourtant… on dirait que le monde est un grand champs de bataille…

avec l’avènement de toutes ces tribunes, on a prêté le micro aux pics à grandes gueules…

et oh my dog ! que les pic-bois jappent fort… haine, mépris des autres, ridiculisation de ce qui est différent, surtout ce ceux et celles…

on n’arrête pas le progrès dit-on…

pendant que les colibris mind their own business et boivent et dansent délicatement, car le monde est rempli de colibris amateurs de grâce et de beauté, mais généralement back stage, ne laissant deviner que le vroum vroum de leurs ailes et de leur coeur vaillant, les pics-bois démolissent le tronc de l’arbre social… à grand coups de becs, ils poignardent ceux et celles qui ne partagent pas leurs opinions…

opinions souvent si obtues, petites, empreintes de peur et de fermeture d’esprit, opinions souvent passées date mais qui persistent et saignent… opinions qui semblent de la majorité, de souche, car souvent les plus faciles à crier sur tous les autres tois autres que soi…

aille, on est che-nous icitt, qu’ils s’adaptent les étranges…

OK mon gros pic-bois subtil comme un pachyderme (ça c’est un éléphant mon Woody Wood Pecker !) dans une shoppe de cristal, si tu veux penser que t’es che-vous icitt et que tes valeurs sont celles qui priment, fine with me

mais derrière tes coups de gueule, on la sent ta peur, on la voit ton insécurité qui se mesure en décibels… on le resent ton malaise… on voit toute la fougue que tu mets à tenter de garder le monde comme il a toujours été dans ta ptite tête de pinotte, ptite tête qui est aussi petite que n’est grande l’ouverture de ta bouche quand tu cries ta haine et ta peur…

mais c’est OK, cries mon gros pic à face rouge et à grande gueule, on t’écoute de moins en moins…

car les colibris sont ailleurs, en train d’embellir le monde, en train de butiner et de virevolter pendant que tu fais du bruit… t’inquiètes, on a baissé le volume et on s’occupe de nos ptites affaires…

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2 réflexions au sujet de « jappe toujours mon pic-bois »

  1. Prashanti

    Oh ! Elle pique celle-ci.
    La grosseur de « l’oiseau » n’est pas nécessairement proportionnelle à sa beauté.

    Répondre

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