••• les zultimes chroniques – 7/11/19
pour continuer dans la foulée de novembre et du grand voyage du retour en soi qui recommence, parlons grotte…
premièrement, phonétiquement, grotte est un drôle de mot… sonnant un peu trop grrrr au goût de certain(e)s, et trop semblable à un autre mot nauséabond, peut-être pour cela qu’on hésite à y entrer…
noire, froide, sombre, peu invitante la grotte à première vue… on doit faire preuve de foi et de confiance si on veut s’y aventurer… mais parfois, c’est là que la vie nous amène… si on cherche habituellement à s’élever, à prendre de l’altitude, parfois la vie nous tire vers le bas, elle nous y attire… parfois le voyage passe par là…
bien sûr, la grotte est davantage un concept qu’un lieu physique… néanmoins, dès qu’on ferme les yeux, là qu’on se retrouve dans un premier temps quand on plonge en soi…
au début, tout est noir, on n’y voit rien, on avance à tâton, ou encore on fait du surplace pour un moment… puis, peu à peu, une petite flamme apparaît, jaillissant au coeur de la noirceur initiale…
faible et vacillante au début, cette petite flamme prend graduellement de la vigueur…
parfois, un coup de vent vient l’ébranler, semblant même la mettre KO temporairement, mais toujours elle jaillit, et rejaillit… de nulle part… toujours ici… de ce lieu mystérieux d’où l’on vient et où l’on retournera, au plus profond de l’âme… au coeur du mystère…
si on craint d’y entrer pendant un bout de temps, éventuellement, on n’a plus vraiment le choix de pénétrer dans cette grotte symbolique… au coeur de soi… symbolique mais aussi très réelle…
malgré la peur, le froid et malgré l’inconnu, on finit éventuellement par se laisser descendre en soi… on s’y glisse, avec respect, avec précaution car l’entrée du tunnel est étroite… mais comme un entonnoir inversé, la suite du chemin devient plus spacieuse, et graduellement plus familière… on y avance pas par pas, respiration par respiration… en fait pas certain, qu’on y avance tant qu’on y descend…
au début, on est insécure car nouveau terrain d’exploration… besoin d’instinct, de senti, de délicatesse… puis on reconnait lentement mais sûrement certains escarpements car on a déjà cheminé en ces contrées intérieures, même si on ne s’en souvient plus, ou pas toujours… on y nage plus qu’on y marche, on y cale plus qu’on y vole… au début du moins…
le concept de la grotte est symbolique évidemment… mais en même temps, il représente bien un certain chemin intérieur à parcourir…
comme on dit en anglais, as above so below… semblerait qu’on ne peut monter plus haut qu’on se permet de descendre…
avant de pouvoir penser s’élever au-dessus de la mêlée humaine, au-delà de l’âme incarnée en corps, aussi important de plonger en soi… qu’on le veuille ou pas, parfois la vie nous entraîne par en bas…
et parfois, il faut partir down there pour atteindre les cieux… les deux pieds ancrés dans l’inconnu, aux racines de son être, dans le terreau de son âme…
pas un chemin facile ni toujours confortable, mais en persévérant, on réalise en effet qu’un certain trésor réside là… patience, persévérance et foi… un pas à la fois… pas un chemin nécessairement facile, mais parfois inévitable… et récurrent…
comme le veut la petite histoire, alors que l’on cherche partout en dehors de soi la clé du grand mystère, voyageant le monde entier, on dit que c’est en notre propre coeur que cette clé a été déposée… mais pour la trouver, il faut avoir le courage de plonger…
une fois de temps en temps, la vie nous invite à explorer ce fond, notre monde inconscient, notre grand mystère intérieur… comme une inévitable force de gravité, parfois la vie tend vers le bas… vers le centre de soi…
au-deça de la tête, se trouve le coeur… et pour l’atteindre, il faut parfois creuser en soi, il faut parfois fermer les portes du monde extérieur que sont nos yeux, et se laisser aller dans les profondeurs de son âme…
ce mystérieux chemin que certain(e)s d’entre nous parcourons ces temps-ci…
avec le plus de présence possible, avec lucidité, les yeux et le coeur ouverts, en toute humilité devant ce grand mystère qu’est la vie…
bon voyage si c’est par là que le chemin vous mène ces temps-ci…
Oui .
Un voyage que l’on fait seul(e) …
Des souvenirs reviennent pour nous permettre
parfois , d’y apporter un peu plus de lumière.
Oui, et j’aurai été souvent étonné
d’être sorti de mon marasme intérieur
qu’avec un seul bon geste envers autrui.