♥♥♥ – 4/5/2020
l’amour au temps du Corona / quarantaine sur la voie de sortie ?
«traduction maison»:
je ne suis pas impressionné(e) par tes opinions, par ta soudaine illumination face aux problèmes du monde, ni par tes récentes grandes réalisation de ce qui se passe à la grandeur de la planète, ni par tes savants postulats backés par des vidéos Youtube, ni par la relative «fakitude» ou véracité de tes sources alternatives ou encore par le résultat «de tes propres recherches» effectuées sur le web,
je veux simplement savoir si tu peux écouter ce témoignage d’une douzaine de minutes des mots d’Amina Khilaji lus par Catherine Dorion (devenu viral sur FB) et oser être touché(e) par ce qui se passe dans les CHSLD et autres endroits du genre, par les vieux qui crèvent seul(e)s dans des conditions inhumaines, par la lamentable réalité de leurs aidantes, cette catastrophe humaine qui se passe tout près d’ici, sans te réfugier dans ta tête en nous mettant en garde quant à ce qui risque de se passer loin d’ici éventuellement…
ce matin, sans mots, bouchée-bée, après avoir visionné les 2 témoignages-vidéos ci-bas à quelques reprises, je ne peux rien écrire…
sous le choc… et gêné dans notre humanité…
et me sentant en partie responsable – personnellement et socialement – en tous cas concerné, par ce grand gâchis…
sous le choc d’entendre la réalité horrible de ce qui se passe ici, tout près de chez-nous et chez-vous… ce que nous ne voulons ni voir ni savoir…
sous le choc de savoir ce qui se vit juste là-bas, tout à côté… par des gens de bonne volonté… «nos» frères et soeurs, «nos» ainé(e)s… «nos» institutions…
je suis peut-être juste trop émotif… mais très mal à l’aise quand même… je ne pense qu’à ça depuis hier…
je sais, le monde est plein de misère humaine depuis toujours… famine, misère, abus et violences… mais cette misère désormais frappe juste ici, dans le mou, jusque sous nos masques, jusque dans nos écrans…
en attente d’un appel pour aller aider, appel qui ne vient pas… pas encore du moins… en attente et la chienne au cul mais le devoir au coeur… splitté entre la peur et le devoir…
mais comment ne rien faire devant cette situation ?
alors désolé mais quand j’entends les longues explications virtuelles qui questionnent la réalité de cette pandémie, quand je reçois les références de vidéos à voir absolument, la menace à notre liberté personnelle éventuelle et autre bla bla bla de tête, je n’écoutes plus, ni n’entends davantage… mais je sens la peur et l’inconfort qui grondent down there… en moi, en nous, en vous… malgré les mots, en-deça des mots…
car sous le poids d’une certaine réalité, il me semble que nous sommes en train de perdre une part de notre humanité et de nous réfugier dans les beaux mots et concepts savants…
mais comme disait l’autre, on pense qu’on en sait juste suffisamment pour croire qu’on sait de quoi on parle, mais pas assez pour savoir qu’on n’en sait absolument rien…
oui je sais, plus sexy de dénoncer les grands complots et de jouer au Che Guevarra des zinternet que de parler de pipi et de caca chez les vieux… tout en avançant nos savantes analyses politiques…
la désolation frappe tout près de chez-nous… mais veut-on la voir ? et la savoir ?
mais un moment donné, faut regarder… alors osons regarder, et sentir… ça commence là non ?
alors les mots ce matin, bof…
alors sans mots, je transmets bien humblement et en tout respect ces bouleversants témoignages…
et si vous êtes capables d’en prendre un peu plus, Amina a posté ceci ce matin sur FB… faut que ça se sache et que ça se voit…
et ci-bas, un reportage de Isabelle Hachey qui a passé 5 jours en CHSLD… alors ceux et celles qui répètent que les mainstreams, c’est juste de la propagande, on repassera OK ?
Souffrance, isolement et mort.
Je sympathise avec les travailleuses et travailleurs qui prennent soin de nos aînées et aînés.
Je les en remerci .
Oh ce que c’était tranquille durant le shift de nuit qu’ Amina a filmé;
rien ne bougeait; tous les clients dormaient sinon morts.
Je suis p.a.b. et cette pandémie est autant banale que catastrophique.
Nous sommes mortels, fa’que de ça ou cela; une tragédie naturelle
et un deux en un car pas grand choix de mourir sinon naturellement ou tragiquement.
Mais là, l’image est crue et cruel est son contexte;
les médecins spécialistes devaient rattraper ceux de l’Ontario
et avec des médecins premier ministres et des médecins au ministre de la santé;
leurs ouiailles ont droit à la plus grosse part de la tarte (budget) et ça fait longtemps
en crisse qu’on sait que la population viellit et que des p.a.b. seront nécessaires
mais la gérontolgie est suivante de la salubrité quand vient le temps de couper.
Moi j’ai connu une coupure de salaire de 20% alors que les députés étaient péquistes.
La réforme Bras Raide pour faire fondre le gras et le faire reprendre ailleurs;
quand tu es professionel et pas un malade, dans un institut; c’est qui le plus important?
C’est faire de l’argent, sinon moins en perdre.
Moi je vous dis que les priorités sont différentes pour le privé et l’état.
C’est très extrême ce qu’Amina aura eu à traverser
et c’est vraiment là qu’un moment de qualité prends sa signification.
Ces vieux et vieilles méritent des soins de bases et lorsque cela crie de manque;
on a d’l’air d’une gang de zoufs.
Alors je chante:
« Ne laisse pas passer, la chance d’être torché,
la couche sera moins lourde;
lorsqu’on aura fait le tour. »
Pour alléger le tout et garder une motivation tout en riant
et besognant, les préposés aux bénéficiaires, les infirmirmières et médecins
tous un grand paquebot qui vire pas vite; bureaucratie oblige.
Les médecins ont la proue dans les mains et offrent leur commendements
(pas vraiment des recommandations)
et les infirmiers et infirmières, roues dans les mains, passent les pilules
et les préposés et préposées aux bénéficiaires sont sur le terrain, dans l’eau.
et la chaîne de commandes est un téléphone arabe pour ce gouvernail.
et le ridicule ne tue pas sauf le Covid-19 et un tas de cancer et un arbre
quand tu rentres dedans au lieu de lui faire un hug.
Moé j’en ai fais des hugs à des vieux et à des vieilles
par respect pour leur histoire, leur vécu ou juste de l’attention;
pour un moment de qualité.
Me semble que le punch est vers la fin tou’l’temps
et moi je punche tant que je peux;
j’ai de bons souvenirs car je compose avec l’aburdité.
C’est comme être les bras du Seigneur;
il vient dans la nuit;
tu travailles le coeur ouvert
et apportes ce cadavre à la morgue.
C’est cute le petit tag à la grosse orteil.
Cette pandémie m’est autant banale que catastrophique
car je ne veux point porter un masque pour faire le meme photographique
quoiqu’il n’y a rien mieux que cela sinon se laver les mains souvent souvent.
Un masque pas N-95 ne dure que quatre heures; qui le sait?
À quoi bon un masque pour se protéger d’autrui si t’as pas le N-95?
Les médecins ne veulent que celui-là, et avec raisons,
et tout le monde est pogné avec ce qui a de disponible.
Y’a rien là. Les excréments sont un détail,
qu’un autre cycle.
I die you die.
No big deal.
Quand t’es pas un numéro mais un bar code.
Covid la vida! Covid la vida!
Chu mort de rire et pas enterré.
banalement catastrophique ou catastrophiquement banale… ho ho ho c’est une banale, j’hésite encore à glisser sur la pelure…
Vas-y ! La banale est le fruit de ton amour.
Cool love = compassion.
J’ai l’herbe de rien mais chu pour vrai.
Pelouse stay on the grass.
l’herbe bleue a été fumée et ça a bien été, tout le printemps