
♥♥♥ – 21/4/2021
les chroniques d’un nôbodé…
traduction: lorsque le/la disciple est prêt(e), le maître apparait… mais lorsque le/la disciple est vraiment prêt(e), le maître disparaît… – Lao Tzu
j’aurais voulu féminiser maître mais maîtresse sonne étrange… la maître alors ? car surtout un monde d’hommes, comme le reste quoi… et aussi, on parle de teacher dans la citation, mais enseignant(e) et maître, très très différent à mon avis… on enseigne quelque chose alors que le/la maître désenseigne… pour qu’on puisse revenir à notre nature originelle… voilà, c’est dit… 😉
au début des années 1980, j’ai rencontré Osho, ou devrais-je dire : Osho m’a rencontré…

car comme on dit, ce n’est pas le disciple qui choisit le maître, pas plus que l’aveugle ne peut montrer la lumière à celui ou celle qui voit…
et sincèrement, après tout ce temps, je ne sais encore rien de cette relation entre mon ptit moi-même et mon maître, cet être qui n’existait pas vraiment, pas comme nous du moins… et pas seulement parce qu’il a quitté son corps il y a plus de 30 ans… le maître est bien souvent le plus grand écran de projection de ses disciples… notre père, notre grand-père, la quintessence de toutes nos illusions face à l’éveil… et on shoot et on shoot… mais toujours nos propres projections…
oh je sais, la mode n’est pas très à la relation maître-disciple ces temps-ci… pour toutes sortes de raisons… indépendance, auto-suffisance, démocratisation de l’information etc… et en plus ils, comme la plupart des pécheurs sont hommes, ont été nombreux à pécher et à commettre toutes sortes de drôles d’affaires avec leurs disciples… Osho non plus n’a pas été épargné par toutes sortes de rumeurs d’histoires juteuses…
mais vous savez quoi ? pas vraiment d’importance à mes yeux, ni à mon coeur, et encore moins à mon âme…
car peu importe ce qui s’est passé dans la chair et la matière, la relation réelle entre un disciple et son maître est mystérieuse et dépasse largement les pages du journal à potinages artistiques, (surtout en nos jours de médias numériques où la page a cédé sa place à l’écran;-) ou les potinages d’ashram autout du maître…
une histoire d’amour entre un maître et un(e) disciple est un grand mystère… surtout pour le et la disciple… mes ami(e)s disciples pourraient en témoigner… une histoire d’amour, une histoire de mystère donc… avec l’intuition comme radar… comme un puissant appel de l’âme vers plus grand que soi… ou vers l’ultime ratatissement… car avec un maître, on apprend à devenir rien… comme un rappel de notre source commune… un portail vers l’infini…
mais comme je disais, la tendance actuelle n’est pas très maître-disciple…
et la relation maître-disciple n’est pas un must… moins dans l’air du temps ces temps-ci que dans les années 1970 et 80… toutes sortes de modes… même spirituelles…
et la discipline, soit celle du disciple en apprentissage avec un maître, n’est pas un gage de chemin direct vers la lumière car comme certains sucent le doigt qui pointent la lune, on peut toujours rester fixé(e) sur la théière…

comme l’impression qu’Osho aurait même pu nous dire de devenir le thé et le pot plutôt que de simplement vouloir le boire… comme il nous disait de ne pas seulement d’être totalement le/la danseur/se mais de carrément devenir la danse…
le fait d’être disciple peut même constituer un divertissement exotique sur le chemin vers le grand nulle part car toujours possible d’utiliser sa relation avec son maître – qui n’est personne anyway – pour s’en construire un bel égo tout neuf, une deuxième couche de vernis…
Jed McKenna, un bad ass teacher américain, dit un jour à un gars qui se faisait une grosse tête d’être disciple d’un maître depuis 30 quelques années quelque chose du genre: après toutes ces années, si tu n’as pas encore allumé, soit que ton maître est pourri, ou toi très stupide… et vlan dans l’dash disciplinaire…
car l’arrogance de la personnalité n’a pas d’égal égo pour tout ramener à soi…
et plusieurs de nous, disciples de tout acabit, nous nous faisons prendre dans le piège de vénérer la théière plutôt que de boire le thé…
car voyez-vous, d’après moi, on n’apprend rien de nouveau au contact d’un maître, au contraire… il/elle nous aide plutôt à désapprendre tout ce que l’on nous a appris et ce que l’on croyait être…

et qu’au fond on n’est rien… rien du contenu observé… rien d’autre que la pure présence qui observe…

et il y a toutes sortes de maîtres… en fait, on dit que tout et tout le monde peut devenir un maître si on observe avec un coeur de disciple…
même FB… car il y a une bout à l’argumentation, et c’est soi…

et beaucoup de choses à soi à observer quand on fait du stock and scroll, car tout ce qui monte à la vue de tous ces gros mots est un miroir de soi… car

et la matière à juger en ligne est infinie… mais inutile tant qu’on ne retourne pas son propre regard sur soi… sinon on finit par se perdre de wow… et de yark… car comme le dit Ramana Maharshi, les autres n’existent pas… toujours que soi dans son propre regard qu’on voit à l’extérieur…

après toutes ces années, pas de grande révélation époustouflante, pas de grande révélation ni de feux d’artifice espirituels…
qu’un amour profond, de plus en plus, plus profond que le seul ptit fond que je soupçonnais en moi… et l’amour de mon maître qui se dissout doucement en moi, en nous ses disciples… car Osho disait qu’à sa mort, il se dissolverait dans ceux et celles qui continueraient à l’aimer… et ça goûte un peu sucré et salé dans mon coeur et sur mon âme…
en et terminant, une grande leçon magistrale (pas d’Osho mais ça aurait pu) car Osho nous a inculqué non seulement l’amour, mais aussi et beaucoup l’humour, surtout face à soi-même et à notre égo de disciple…

et pas que pour les hommes, car aussi applicable pour les femmes… car l’important n’est pas ce qu’on scratche mais qui le fait et la conscience avec laquelle on scratche 😉
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Learning how to love is the goal and the purpose of spiritual life – not learning how to develop psychic powers, not learning how to bow, chant, do yoga, or even meditate, but learning to love… ~Lama Surya Das