Archives pour la catégorie les chroniques d’un hyperactif en vacances

écrire pour se dire

la 10, chronique nocturne, nuit de lune pleine, nuit pleine de lune…

encore, c’est ce temps du mois… ce temps où les nuits sont plus blanches, plus courtes, plus fragiles, plus éclairées, plus pleines de lumière et d’éclat… moonlight, moon nights… 

des nuits de sommeil léger, des nuits de réflexion intérieure, des nuits de travail de l’âme, des nuits dans lesquelles le jour s’étire, des nuits semblables aux jours, des nuits qui rendent les hiboux heureux de chanter sous les projecteurs, en y voyant enfin quelque chose…

ce temps du mois où la mélatonine et autres soutiens au sommeil sont consommés en plus grande quantité… où le sommeil fait place aux éveils de conscience… ces temps où les replis les plus profonds de l’âme sont révélés aux grandes nuits, au grand jour… la lumière de la conscience plombant sur la noirceur recouvrant l’âme, la faisant disparaître… car les deux ne peuvent co-exister…

des nuits où l’on voit, en soi, hors soi, en dehors du moi… des nuits qui mettent le focus sur ce qui n’est habituellement pas révélé… sur ce qui se perd habituellement dans les tréfonds de la nuit noire… on ne peut plus dormir dessus… la switch…

si les nuits de pleine lune sont spéciales et particulières… car elles nous renvoient à nous-même, nous plongent dans l’inconscient et révèlent ce qui doit l’être, ce qui mérite lumière… parfois elles nous font peur car trop éclairantes et révélatrices…

les nuits de pleine lune près de l’équinoxe d’été sont encore plus particulières… car plus courtes, frôlant de plus près le jour… pénombre et aurore… se fondant davantage dans le jour… les frontières entre nuit et jour, lumière et noirceur sont plus perméables…

les peuples du nord connaissent bien ce phénomène… l’été la nuit englobe le jour et l’hiver le jour se perd dans la nuit… nature bipolaire… maniacodépression atmosphérique et climatique…

donc ce temps de l’année où la nuit la plus courte est aussi la plus claire… un temps de lumière, un temps d’introspection, un temps de réflexion, un temps pour plonger son regard en soi… un temps de réflexion sur soi, sur la vie, sur la mort… sur le temps qui passe, qui nous passe au nez… éclairé par maman lune, mamie moon… grosse, ronde, pleine. comme une femme enceinte…

allez bonne nuit, bonne lune… pleine de sens, pleine d’eau…

la 11, passion chronique, chronique passionné(e), passion… passons…

ah ! la passion… quand elle nous tient, elle nous brûle, nous enfièvre, nous allume et nous fait sursauter et sauter… de joie, de peur et le pétard à mèche… elle nous fait faire des flammèches, nous émoustille la flamme et la mèche, méchoui mais non, mèche courte, mèche longue mais mèche quand même… mais oui, mais non, mais si… beaucoup…

anyway pas le choix avec la passion, quand elle s’amène dans nos vies, elle nous prend, nous consume… tout, tout, tout, jusqu’au bout… tous les bouts… jusqu’à se brûler parfois… divers degrés de la passion…

quand on a la passion d’une chose, d’une activité, d’une chose disponible, créative, «raisonnable», socialement acceptée, bonne pour la santé, pas trop dispendieuse, si possible génératrice de revenus, par exemple quand son hobby passionnant devient son travail… pas trop de problème… good good même… la vie coule et les oiseaux chantent… tout coule, tout cool… mais autrement ? passion plus cool… passion risquée… passion danger…

et quand la passion a comme cible l’autre, un ou une autre, quand on est attiré(e) hors de soi, quand la source de passion marche d’elle-même, quand on pense sans cesse à l’autre, qu’on ressent cet autre dans sa peau, dans son corps, quand son absence nous tire le dedans un peu et sa présence encore plus… ça nous sort de soi et du moi, extase… passion risquée… et dérangeante, éventuellement arrangeante… ré-arrangeante…

tant que les deux êtres de passion sont attirées l’un vers l’autre réciproquement, ce qui dure un temps, ça va, mais c’est ensuite que ça se gâte… et en même temps, on a beau savoir ça, l’envie de se brûler peut quand même nous prendre… on veut que la passion nous prenne et nous tienne… ou pas…

le feu, la flamme, le désir de chair et de plaire, tellement attirant… et humain… et il faut que passion et que jeunesse se passent, que passion se passe, se place et s’efface… que feu se brûle et se consume… que la vie s’active et nous passe à travers, nous brûle le derrière…

car on a beau se raisonner, y penser, la garder éloignée, tenter de la contrôler, d’en faire sens, de la mettre en boîte, il semble que la passion soit plus forte que la raison, que quelques sessions de tordage de coeur et de dépassement de peur soient nécessaires dans cette vie pour que l’on apprenne… la vie, la mort, l’explosion du coeur, la peine de l’amour et ses précieuses leçons…

la passion, on la veut, la passion, on la craint… la passion, elle nous meut, la passion, elle nous tient… jusqu’à ce que… l’on en tire ses leçons… on ne peut passer à côté et c’est tant mieux… alors qu’on la vive, qu’elle nous polisse l’âme et le coeur et que l’on en sorte plus grand(e), plus fort(e), plus conscient(e)… possiblement… mais parfois plusieurs leçons et répétitions sont nécessaires…

avant que passion ne se transforme en compassion… passion pour la vie, passion pour toutes les manisfestations de la création…

passion ? besoin ? désir ? addiction ? dépendance ? obsession ? goût semblable… quelques nuances… mais même force de vie, même attrait, mêmes défis, même aventures humaines partagées… mêmes chandelles sur lesquelles la ptite bibitte ira brûler ses ailes… y laisser sa petite peau sec d’insecte…

la passion, excitant, stimulant, adolescent et pas reposant ! allez bonne passion… bonne vie !

la 12, retour dans le futur…

une chronique en provenance de l’auberge du lac carré, le camp familial où j’ai passé plus de 20 et quelques étés depuis 1986…

là où j’ai fondé famille avec Charu… là où mes 2 filles ont passé la plupart de leurs étés… là où j’ai appris à guider des loges de sudations… là où j’ai suivi puis animé à mon tour par la suite de nombreux ateliers de croissance et de méditation… là où nous avons accueilli nos amis de l’Europe et des USA pendant les années de formation Humaniversity, nos années rock n roll… là où nous avons passé de nombreuses nuits blanches… là où nous avons pris des milliers de repas sur le magnifique balcon… là où j’ai enterré les cendres de ma mère… là où nous avons rencontré la grande majorité des gens que l’on connait aujourd’hui… et personnellement, là où je suis devenu qui je suis aujourd’hui… et aussi qui je ne suis plus…

tous ces «là où» pour dire que cet endroit est plus qu’important dans ma vie, en fait on pourrait dire fondateur… et c’est le cas aussi de plusieurs ami(e)s et connaissances… ce fut le quartier général des disciples d’Osho au Québec… là où nous avons vécu de nombreuses aventures fondatrices dans nos vies… là où la famille sannyas (1) a grandi en bonne partie…

hier j’y suis arrivé pour animer un week-end d’activités… et j’ai eu un petit choc – heureux – en constatant que c’est ma fille Fanny, la plus jeune, qui accueillait les gens à la réception tandis que Léonie, ma plus vieille, est en charge de la cuisine d’une main de maître, c’est d’ailleurs là que Léonie est devenue une super chef… succulente nourriture d’ailleurs qui contribue d’ailleurs à faire le succès de l’auberge… donc une entreprise familiale dirigée dorénavant uniquement par Charu… et ses filles… Dagenais et filles inc…

ce lieu est encore magique… il a conservé son âme… la place tient debout en bonne partie à cause des incalculables couches de peinture qui recouvrent les murs, plafonds et planchers… en effet à chaque année, nous avons ajouté une couche de peinture sur le plancher de la réception notamment… comptez…

tant de souvenirs existent en cette place… que dès nous y mettons les pieds, les fantômes s’excitent et se réincarnent… et tout ce qui nous y avons vécu reprend vie en quelque sorte, comme emmagasiné en notre corps et âme…

ce n’est pas la plus belle bâtisse qui soit mais elle a une âme, comme une vieille femme sur qui les années ont laissé leur trace mais dont on devine encore la grâce, les traits fins et raffinés… ça sent le bon vieux temps en ces lieux… quand on y met le pieds, on y redevient un peu enfant, comme pris en charge par le passé, un passé nostalgique qui nous rend complet et innocent, rêveur…

au fil des ans, nous avons développé une relation de coeur avec le propriétaire de l’auberge (en effet nous ne l’avons jamais acheté, toujours loué), André, à qui on achetait des cadeaux pour la fête des pères… en fait, je soupçonne que nous avons continué à louer la place en partie pour continuer à le voir, pour le garder dans notre vie… aussi attaché à lui qu’à sa bâtisse…

ses années actives achèvent sûrement à cette chère auberge… car on ne peut tenir la place indéfiniment uniquement avec de la peinture et de l’amour… mais tout cet amour et ces expériences marquantes que nos y avons vécues ont sûrement fait en sorte que l’auberge tienne encore debout jusqu’à aujourd’hui…

car cette place est chaleureuse, au-delà des personnes qui y passent… et cela est en bonne partie dû au charisme de Charu qui a tenu la place depuis presque ses débuts… alors que moi je jouais surtout dans la salle de groupe et autour du tipi en arrière dans la forêt, elle a été la «preneuse de soin» de la maison, s’assurant que la place soit propre – on a souvent dit qu’à l’auberge, ce n’était pas beau mais que c’était propre – que les repas sortent à l’heure, que les problèmes du personnel se règlent, que les visiteurs soient accueillis avec soin et chaleur humaine… et encore aujourd’hui, même si je n’y suis plus, elle continue de garder la place vivante et allumée… avec coeur… et une équipe qui la soutient avec tout leur coeur…. merci la gang…

le lac ? y est même pas carré… pas grave, l’eau y est bonne…

(1) sannyasins veut dire disciple en sanskrit et «prendre sannyas» veut dire devenir disciple du maître spirituel Osho

la 13, (M)asteur ? flâneur !

ma maison travaille plus que moi…. – Urbain Desbois

depuis quelque temps, j’apprends à flâner, à ne rien faire, ou presque… vous allez dire que c’est facile right ? ben non imaginez ! c’est super difficile… essayez pour voir ! même méditer c’est faire quelque chose… vive la non méditation…

parce que quand on fait rien, ça pense encore plus… et se regarder penser et sentir, c’est de la job ça, surtout pour rester attentif, ne pas juger, ne pas tomber dedans, dans le flot incessant des pensées notamment… ou y tomber et revenir… aller-retour incessant… et ne pas (trop) juger ses pensées car on croit souvent être ses pensées… je pense donc je suis, je suis ce que je pense… suivre le fil de ses idées sans s’y identifier… coule coule la vie…

donc l’art du flânage, la capacité de couler avec la vie, se laisser couler avec le flot de la vie… flotter plutôt que nager… ne pas avoir de but, d’ambition, aller ni être nulle part ailleurs qu’ici, ah ! que c’est bon… et exigeant de présence… pas aux autres car ils sont rares mais à soi, à la vie et toutes ses manifestations qui se déploient autour de soi…

apprendre à regarder passer la vie devant soi, en soi, sentir les mouvements, les vagues, les subtils changements de vibrations… certains liés aux conditions climatiques, d’autres à quelque chose de plus subtil en soi… comme un courant de fond auquel on peut devenir attentif et attentionné(e)… et sentir passer, doucement, subtilement, calmement…

presque tout le temps à la maison, seul, déterminé à me retrouver, à me perdre dans la vie, à faire la paix avec moi et la nature autour, à être bien en moi-même et par moi-même… pas d’horloge, donc pas de temps, que le soleil comme repère… levé avec, couché aussi…

une vie naturelle et organique, simple, qui coule, lentement, paisiblement, remplie de chants d’oiseaux, de miow miow de minou qui veut manger, de signaux corporels qui rythment le quotidien… tous les jours sont les mêmes et tous différents… et pour 21 jours, du shaking à 7h le matin, seul repère temporel, nécessaire car quelques ami(e)s m’accompagnent parfois…

bien sûr parfois des ami(e)s viennent me visiter, jouer de la musique, jaser, méditer avec moi, mais en général, beaucoup de temps passé seul à ralentir, écouter, regarder, respirer, méditer, sentir, jouer, de la musique ou dans la terre, avec le bois, un peu de réno et de

jardinage, beaucoup de marche, entre 5 et 10 kms par jour… de vraies vacances quoi !

des vacances de moi, du moi… no vacancy ! je suis plein ! occupé avec moi-même, occupé en moi-même… une pause d’identité sociale, de qui je suis habituellement… jouer à être autrement, quelqu’un d’autre que soi, mon nom est personne… se surprendre à faire des choses insoupçonnées, à se découvrir autrement… à se prendre sous un autre angle, à penser autrement, ou pas du tout par moment… faire des choses qu’on ne se connaît pas faire…

être totalement à la maison, home sweet home... arrivé à bon port, sentir qu’on est à la bonne place… vivre une solitude pleine, excitante, passionnante… protégé et en paix, maison extérieure qui appelle le home intérieur… nul besoin d’aller quelque part, vers ailleurs… qu’ici, maintenant, pour l’éternité… jusqu’à ce que ça change… car la seule chose permanente dans la vie c’est bien le changement, nous disent les sages… passages…

si le temps c’est de l’argent alors vive la faillite et relaxons, apprécions, goûtons, profitons, de la vie et du soi qui passe… le temps ne passe pas quand on n’a pas d’horloge, c’est nous qui passons… que le soleil qui nous dit bonjour et bonsoir…

bonjour chez-vous !

la 14, sur la primauté du sacré…

sacré sacré, y a sacré le camp après qu’on l’ait sacré dehors avec l’Église catholique… mais on l’a pas remplacer au quotidien… donc gros vide de sens mes ami(e)s…

achète achète achète, ça remplira jamais le vide laissé par la perte du sacré dans nos vies… historiquement, ce sont les avocats – vive la société de droit – et les publicitaires – vive la société de consommation – qui ont pris la place des chamanes puis des prêtres… quelques vedettes, bêtes de scène et sportifs, étoiles au firmament, aussi…

ça nous a donné une société de performance, qui dépense beaucoup mais qui pense peu, qui veut paraître, avoir l’air et avoir raison, gagner à tout prix, même s’il faut tricher avec des produits dopants… le jeu politique, mené par des avocats, n’est plus drôle (pus pas pluss) et ne pogne plus… mais il ne l’a jamais vraiment été… drôle… même si nécessaire…

le clergé a pogné une débarque, spécialement au Québec où il a sévi longtemps et fortement… c’était dû… et tant mieux… quand on apprend ce qu’ils ont fait au nom de dieu, de jésus, particulièrement aux enfants des premières nations, ouach !

alors comment et par quoi on ré-injecte du sacré dans nos vies ?

premièrement en reconnaissant que nous sommes des êtres sacrés, des oeuvres d’art issues de la création, faits de la même poussière que les étoiles, que l’esprit de la nature, du même magma que tout ce qui existe, de cette même matière cosmique… jusque dans notre ADN, ce même ADN qui anime tout ce qui vit… tout est dans tout, tout est en nous, nous sommes en tout, nous sommes tout et tout est nous… lui, elle moi, nous et vous… pas des pêcheurs/resses débordant du péché originel… non des dieux et des déesses… vive la pomme ! vive la connaissance… de soi… de tout… mais pas une connaissance empruntée dans les livres, une connaissance vécue, expérimentée de l’intérieur…

puis ensuite, ré-apprendre à voir et à apprécier tout ce qui vit avec du sacré dans les yeux et dans le coeur… ré-apprendre à voir la beauté des choses, la beauté dans toute chose, même et surtout dans ce que l’on juge laid… choisir de voir le magnifique de toutes les créatures vivantes, en eux et autour d’eux… ce qui amène l’espoir et le respect de toute forme de vie… dieu en nous, dieu autour de nous, dieux tout partout…

puis ensuite encore, créer des lieux de culte non confessionnels ou plutôt multi confessionnels, ouvert à tous et toutes et respectueux de tous et toutes, oui à toutes les manifestions spirituelles et religieuses… ton dieu OK mon dieu OK… oh my god ! acceptation totale de tout ce qui vit… et de tout ce qui relie… vraie religiosité…

et finalement inspirer des pratiques pleines de sens, pleines de grâce, de patience, de force, de lumière… permettre aux gens de se déployer, de laisser passer le Dieu en nous, par nous, à travers nous… nous laisser transpirer dieu dans toutes nos pensées et nos actions… petit dieu, grand dieu…

de mon côté, à mon humble mesure, j’ai créé l’Aiglise, un lieu de culte en forêt, un dojo, un lieu de pratique au quotidien où, dès que je mets les pieds, le divin m’assaille, me prends à bras le corps… avant même que j’y entre, je suis prédisposé à recevoir ce divin, à être touché par lui ou elle, que ce soit pour prier – parler à dieu – ou méditer – écouter dieu… être réceptif à entendre ce qu’il/elle a à dire, ce qu’il/elle chuchote à mon coeur…

et ça se trouve dans des lieux mais aussi dans les sons et les multiples manifestations de la nature, dans le chant des oiseaux, dans les multiples verts de la nature luxuriante… ça se trouve aussi dans les yeux des enfants, grands ou petits, qui n’ont pas oublié d’où ils viennent et où ils retourneront… dieu partout en nous, partout à l’extérieur de nous…

l’entendez-vous ? m’entendez-vous ? vous entendez-vous ?

la 15, ah ! ces relations…

depuis quelques jours, je suis témoin de relations autour de moi qui se terminent, de certaines qui flanchent, d’autres qui reprennent, d’autres encore qui sont en standby… en attendant.. la réconciliation ou la fin… ou une autre résolution…

les relations, on ne peut pas vraiment vivre sans, mais parfois aussi difficile de faire avec… toutefois, quelle source privilégiée d’apprentissages sur soi, sur ses angles morts, sur ses zones d’ombre, sur ses capacités de donner et de prendre soin…

l’amour et l’affection qu’apportent les relations humaines constituent une nourriture précieuse pour le coeur et l’âme… un besoin essentiel… et en même temps, parfois difficile de concilier sécurité émotionnelle et liberté individuelle, encore plus quand le couple a fait enfant(s)…

personnellement, au cours des deux dernières années, j’ai vécu deux séparations… une après une relation de 20 ans, l’autre après un peu plus d’un an d’une relation courte mais passionnée… et impossible au quotidien… toujours déchirant… et ultimement ces séparations sont essentielles pour revenir à soi… dis-moi ce qu’est la solitude… et back le koan qui revient…

mais avec le temps, l’amour, qui fut au début lune de miel puis graduellement relation au quotidien de moins en moins passionnée mais de plus en plus réelle et concrète, se transforme dans le meilleur des cas en amitié, en complicité nouvelle, en relation transformée… pour moi ceci est le signe de la profondeur réelle d’une relation : ce qu’elle devient suite à la phase amoureuse…

dans certains cas, malheureusement, quelques relations se terminent en queue de poisson, prennent fin sur un conflit, une fin de relation qui cache toute la beauté qui a pu exister en cours de route et que l’on doit traîner pour le reste de sa vie comme un bleu au coeur… comme une ombre dans le ciel… comme une mouche dans la chambre à coucher…

car lorsque l’on ouvre son coeur à une autre personne, on devient vulnérable, sujet à blessure, à rejet, on ouvre la porte au risque… au risque d’être aimé, adoré, flatté, adulé, touché mais aussi brûlé, trahi, élevé au rang d’âme soeur… et resdescendre…

d’ailleurs, quelle aberration que ce concept d’âme soeur…

probablement la plus grande illusion dans le monde relationnel… sans nier que certaines personnes peuvent passer leur vie ensemble et semblent destinées à se rencontrer depuis très tôt dans leur vie, il me semble toutefois que la croyance que toute personne possède une âme soeur à quelque part dans le monde est à la base de tant de déceptions et d’illusions…

comme si quelqu’un quelque part nous attendait et nous cherchait, afin de nous rendre complet… comme si nous étions incomplet en nous-même sans cette autre personne… une moitié d’humain…

et cette quête de l’âme soeur idéalisée nous place dans un état constant d’attente – est-ce Lui ou Elle ? nous fait élever ces attentes face aux autres à un niveau irréel et impossible à combler… rendant toute personne incompétente ou pas assez bonne ou belle… ou encore nous incite à projeter sur les autres ces mêmes attentes… ce qui nous empêche de les voir pour qui ils ou elles sont…

et en terminant… sans minimiser l’importance des relations humaines qui sont le sel de la mer humaine, pourquoi ne pas aussi considérer davantage l’importance de nos relations avec les animaux – vous auriez dû voir le chevreuil qui me regardait droit dans les yeux hier et avec la nature… relations tout autant importantes et souvent plus objectives…

miow miow… OK OK charlie, je te donne ta bouffe… mon chum du moment…

la 16, à propos de discipline…

êtes-vous discipliné(e) ? pas besoin de répondre tout de suite, une question ouverte ! pensez-y…

moi si… mais seulement quand j’aime quelque chose… et j’imagine que l’on est semblables right ?

voici quelques définitions de la discipline selon linternaute.com

Sens 1 : Ensemble des règles de conduite qui régissent une collectivité, un groupe en vue d’assurer son bon fonctionnement. Synonyme règle

Sens 2 : Obéissance à ces règles. Synonyme soumission

Sens 3 : Règles de conduite que s’imposent une personne. Synonyme règle

Sens 4 Branche, matière d’enseignement. Ex Quelle discipline enseignez-vous ? Synonyme enseignement

évidemment je réfère ici surtout à la troisième version… Règles de conduite que s’imposent une personne… nous nous imposons tous et toutes certaines règles ou normes parce que ça nous fait du bien, ça nous comble et nous nourrit, d’une façon ou d’une autre…

pour moi c’est toujours une exploration, un questionnement que la discipline… quand j’aime une fois, j’aime pas pour toujours… mais j’aime en maudit par exemple… passionnément, ardemment, pour un temps… et puis ça passe… et ça change… et parfois ça recommence…

la vie passe d’une passion à l’autre, d’une vague à l’autre, d’un trip à l’autre… du berceau au tombeau…

et de l’autre côté de la rigueur de la discipline, il y a l’imprévu, la spontanéité, l’innatendu, le changement, qu’il soit imposé de l’extérieur ou par soi-même, le plaisir de se surprendre soi-même… et évidemment, comme tout, tout est question d’équilibre, d’alternance…

la semaine passée, j’ai décidé d’entreprendre un 21 jours de shaking le matin juste avant la retraite (zen) satori à laquelle je prendrai part en juillet… retraite à laquelle je prends part depuis 7-8 ans avec en partie la même gang de monde…

une séquence de 21 jours donc, question de mettre les morceaux ensemble, en place, en moi, question de donner du tonus, de la régularité à une pratique, une cadence à ma vie… regroupement intérieur… personnellement ça m’aide toujours de faire ça… savoir que pendant 21 jours, j’ai un engagement envers moi-même, je me vaux la peine… je me donne ça… peu importe ce qui se passe dans le monde et dans ma vie, qu’il pleut ou qu’il fasse soleil, à 7 h tous les matins et chaque matin, je shake et shakerai…

le résultat final importe peu, à savoir ce que ça apportera… who cares ? c’est le processus qui compte, l’engagement envers soi-même, le respect de soi quand on fait quoi que ce soit avec totalité, avec rigueur, avec autrui ou seul… le monde peut s’écrouler, la matin à 7 h ça shake… et moi avec…

si ça vous tente, dimanche prochain, premier juillet, le shaking se passera exceptionnellement à l’auberge du lac carré… une bonne occasion de vous initier ou de retrouver… si plaisant de faire ça en groupe… au plaisir de shaker avec vous…

et un salut spécial à ceux et celles qui shakent chez-eux le matin à 7 h en même temps que moi/nous ici, on fait ça ensemble…

la 17, retour du solo…

depuis une semaine j’ai été avec du monde, du vrai monde… vivant… après avoir passé l’hiver et le printemps seul à peu près tout le temps, grosse grosse semaine de monde – partys de fête, de fin de session, spectacles de fin d’année, bal de graduation, retraite de méditation – et ce fut très plaisant… quand même, aujourd’hui bien content de me retrouver seul, ma maison, mon chat et moi…

pas que j’aime pas le monde, comprenez-moi… mais j’aime beaucoup ma solitude… moi qui, après vécu en famille commune ashram etc… pendant plus de 25 ans, je la craignais, la redoutais, la méconnaissais cette solitude, et je réalise qu’elle est graduellement devenue mon alliée, ma confidente, mon refuge, mon havre de paix…

je réalise que j’ai appris à la connaître et à l’apprivoiser, je n’en ai plus peur, je ne la crains plus – en tous cas la grande majorité du temps – yé ! mon koan s’est incarné beautifully… même que la plupart du temps, je l’apprécie grandement cette solitude… une solitude de bois en plus… loin du village et de la civilisation…

vivre seul permet de décider à chaque seconde de ce que l’on veut faire… permet de vivre verticalement plutôt qu’horizontalement… donne l’occasion de contempler en silence, aussi longtemps qu’on veut… car vivre avec d’autres ou être en relation intime implique une préoccupation de l’autre, demande de regarder en avant et de côté… de faire attention et d’être délicat constamment, pour ne pas froisser ou piler sur les pieds…

quand on vit seul, on peut baisser la garde et oublier toute convention… on peut s’oublier socialement… on peut être sauvage et fermé sur soi, et en même temps, ouvert sur le monde…

le silence… voilà la plus grande découverte que m’apporte vivre seul… certains jours je ne prononce pas une seule parole, pas un mot… pas possible ça quand on vit avec d’autres… à moins d’être dans une retraite en silence comme nous l’étions ce week-end… ce qui fait croître en moi le fantasme de vivre au monastère… sérieusement… de plus en plus l’idée de vivre dans une telle structure me sourit… faire ses ptites affaires, avec soin et conscience où chaque geste du quotidien devient prétexte à observation, de soi, du monde, de la vie qui va… prétexte à conscience, à observation minutieuse du déploiement simple de la vie si complexe…

vivre seul donne une force, une solidité en soi… une autonomie fondamentale en ses propres moyens qui fait en sorte qu’ensuite on peut aller vraiment vers l’autre… quand on repose sur soi comme pilier du monde, on peut par la suite réellement développer des relations saines et interdépendantes avec le monde et ses multiples manifestations… dépendance, indépendance et interdépendance… quelle danse… quelle cadence…

retour à ma solitude donc… au silence, au grand ménage de la maison et de la salle de méditation que je ferai à mon rythme, en silence, en décidant quand et comment je vais le faire… en en faisant une méditation, une tâche plaisante et reposante… un exercice pour être simplement avec moi et nettoyer l’énergie de la place, en premier pour moi, et ensuite pour mes prochains invités…

petite journée solo tout de même entrecoupée d’une visite à mes filles, dont la plus jeune qui part pour l’été travailler avec des enfants autistes dans un camp, tandis que la plus vieille le passe à l’auberge avec Charu et la gang de l’auberge… et popa lui, seul dans son monastère à Val-David… qui aurait dit ?

allez je file à mon shaking, quatrième sur 21… pratique que monastère suggère…

la 18, beyond retraite…

rebonjour monde… wow ! 2 jours passés en silence, dans la forêt, à méditer, à s’affairer autour, à manger avec conscience, à prendre soin du lieu, à bizouner silencieusement à côté des collègues, à transformer la place en monastère zen… et à tenter de mettre de la conscience dans chaque pas, dans chaque moindre petit geste effectué… fatiguant ça être conscient ! ça doit être pour ça qu’on se divertit autant…

distraction, quel mot bizarre non ? se distraire ? de qui ? de quoi ? de soi-même ? de la vie ? de certaines idées qui envahissent le mental ? de certaines sensations ? de ce que l’on aime pas dans le monde ou en soi ? mais peut-on vraiment se distraire ? on a si peu de temps pour profiter de la vie, se distraire de soi, vraiment ?

à force de se distraire de soi, on finit par ne plus se connaître, ne plus se reconnaître, à vivre à côté de ses souliers et du fondamental, de ce qui nous rend heureux, complet, comblé, content – comme dans le sens du terme anglais contentement… un contenant plein de contenu… plein de soi… plein de Dieu… plein de vie…

un moment donné, pour certain(e)s d’entre nous, arrive un temps où l’on sent le besoin de désintéresser du reste et de s’intéresser à soi… de prendre soin de soi… être avec soi, de s’habiter… ça semble évident mais ce n’est pas toujours le cas… pas facile non plus de s’intéresser à soi, ça nous force à se regarder, s’observer, voir des choses qu’on ne voudrait pas voir, à tourner le regard en soi, vers soi, à se voir en pleine face.. et après des années à se distraire de soi, on a parfois des surprises quand on se regarde d’aussi près… et on a tendance alors à détourner le regard, et à se divertir de nouveau…

mais il me semble que c’est incontournable de se regarder vraiment, totalement… le cas pour vous aussi ?

éventuellement, on doit fermer les yeux, prendre le grand miroir et le tourner vers soi pour apprivoiser nos monstres et autres petites bibites personnelles qui vivent en nous à notre insu… et à force de se distraire de soi, ça a grandi ces ptites affaires-là…

mais comme dirait Osho, on ne peut se battre contre la noirceur, il n’y a qu’à allumer la lumière… mettre la switch à ON… et subitement, tout ce que l’on devinait dans l’ombre disparaît…

car la noirceur, les grands monstres n’existent pas vraiment si on regarde bien, que du vent, que de l’air… que de la peur d’avoir peur… mais ça prend du temps, ça prend le temps… une tonne de temps… une respiration à la fois, inspire, expire, part, revient, le temps de ne rien faire d’autre que d’être présent à ce qui se passe, ou tenter de l’être du moins, se perdre et revenir, demeurer dans la conscience, ce qui n’est pas toujours facile, surtout quand on rencontre des mottons plus denses et sombres…

mais vient le temps dans une vie où rien d’autre ne peut nous satisfaire… ça devient une quête, une rencontre ultime, une obsession, un face à face avec soi… se voir tel quel pour éventuellement se rendre compte que l’on n’existe pas en tant qu’entité déconnectée du tout, du reste… oser aller au-delà du mental qui emprisonne… mais pour ça, il faut le voir… ce mental et c’est certain qu’en méditant, on va le rencontrer…

plus possible de se divertir, de passer à côté de soi… même quand les bouts sont roughs, quand le matériau interne est moins beau, moins brillant… alors vient le temps de frotter, polir, sabler, les coins surtout, de prendre soin de soi.. et développer compassion, tolérance et empathie, envers soi initialement…et envers les autres ensuite, ce qui devrait découler directement de prendre soin de soi…

et la méditation, quelque que ce soit la technique, permet cela : être avec soi, présent, calme, en soi, en contact avec soi et avec le reste de la création, avec la nature, avec le tout… avec soi… au-delà du petit moi…

c’est ce que je nous souhaite…

et hop, jour 3 de notre séquence de 21 jours de shaking…

la 19, une chronique née du silence

chronique volée vite vite en cachette pendant que je cuisine le lunch pour les gens de la retraite de méditation qui sont chez moi depuis vendredi… une chronique pleine de silence…

quel plaisir de méditer en groupe, de passer deux jours ensemble et de ne pas se parler… idéal pour un «temporairement asocial» de ma trempe… pas pire non ? tu invites des gens chez toi et tu ne parles à personne ! quand même un peu avant et après…

sans mots, on peut communier plutôt que communiquer, plus certain que l’on se comprenne sur l’essentiel et le fondamental… le silence est le même pour tous…

donc deux jours à suivre la cloche, à travailler un à côté de l’autre, à être ensemble sans rien faire… que l’essentiel, soit observer ce qui se passe en soi… entendre et écouter la nature, sentir le soleil et le vent… regarder ses pensées spinner sans accrocher… cours cours mon hamster, je te laisse aller… trop vite pour moi…

on a commencé une stretch de 21 jours de shaking hier… très centrant de se donner des défis comme ça… ça enligne la vie… en effet c’est clair que pour les 19 prochains matins, je sais d’avance ce que je ferai de 7 h à 8 h… plus besoin de me casser la tête… et certaines d’entre vous nous accompagneront à distance car vous avez commander des CD du shaking (ils s’en viennent), connectés dans le silence, à distance…

allez je file à mes chaudrons, puis à la salle de méditation, à ici et maintenant…